Microsoft word - canicule_infosproscomplet_juin 2011.doc
Ce document a été préparé en étroite collaboration par le CHUV et le Service de la
santé publique. Il se base sur les fiches contenues dans le plan canicule français. Pour vos remarques ou propositions de modifications ainsi que pour tout complément
d’information, vous pouvez vous adresser à : Sanimédia - Information en santé publique Rue Cité-Devant 11, 1014 Lausanne
Table des matières
06 : Prise en charge thérapeutique des coups de chaleur
07 : Personnes souffrant de troubles mentaux et / ou consommant des
08 : Personnes ayant une pathologie cardio-vasculaire
09 : Personnes ayant une pathologie endocrinienne
10 : Personnes ayant une pathologie uro-néphrologique
12 : Personnes atteintes de drépanocytose homozygote
13 : Mesure de la température corporelle
15 : Personnels de santé en établissement pour personnes âgées
16 : Personnels de santé et aides à domicile (CMS)
17 : Conseils aux personnes se rendant au domicile des personnes âgées (check-list)
CANICULE : Information pour les professionnels de santé 1 : Physiologie LES EFFETS DE LA TEMPERATURE SUR LA L'impact de la chaleur sur le corps humain est aggravé par l'effet conjugué du vieillissement physiologique et des pathologies sous-jacentes. Avant d'envisager des actions de protection et de prévention, il est nécessaire de connaître les mécanismes physiologiques permettant d'ajuster à tout moment la température du corps et d'identifier les facteurs de risques individuels et environnementaux. Les mécanismes physiologiques impliqués dans la régulation de la température du corps. LES EFFETS DE LA TEMPERATURE SUR LA Un adulte en bonne santé peut tolérer une variation d'environ 3°C de sa température interne sans que les performances physiques et mentales soient affectées de façon importante. Cependant, la fonction physiologique de thermorégulation qui fixe la température corporelle profonde aux environs de 37°C en conditions normales va produire une réaction de défense (thermolyse) si celle-ci dépasse cette valeur. Les pertes de chaleur se font surtout au niveau de la peau, par augmentation de la température cutanée liée à une augmentation du débit sanguin et évaporation (perspiration et surtout sudation) et dans une moindre mesure au niveau du poumon. La chaleur produite par le métabolisme est conduite par la circulation sanguine vers la peau où elle est évacuée de quatre façons différentes : - Par conduction qui correspond aux transferts de chaleur par contact direct entre deux solides dont la température est différente. L'excès de température est transféré par contact direct avec un objet plus froid. Les pertes thermiques par conduction comptent pour 10 à 15% des pertes thermiques en conditions normales et peuvent être considérées comme négligeables en environnement chaud. Par convection qui correspond aux transferts d'énergie thermique avec un fluide, gazeux ou liquide. En condition normale, 15% des transferts de chaleur se font par convection avec l’air. L’importance de ces transferts dépend du renouvellement de l’air au contact de la peau, c'est-à-dire du vent et du caractère « aéré » des vêtements. Par radiation ou rayonnement : le corps humain perd et gagne de la chaleur avec son environnement par rayonnement infrarouge. Les échanges radiatifs peuvent avoir un bilan net positif (gain de chaleur), par exposition au soleil ou travail devant un four par exemple, ou bien négatif (pertes de chaleur), la nuit par exemple. Les échanges par radiation représentent habituellement 55 à 65% de la perte de chaleur. Par évaporation processus le plus complexe à comprendre puisque c’est la transition de phase liquide-gaz qui absorbe l’énergie thermique. Cela implique que c’est l’évaporation de la sueur qui refroidit et non sa production. C’est le moyen le plus efficace. pour dissiper la chaleur, à condition que l’évaporation de la sueur soit réalisée au niveau de la peau. Pour cela il faut que l’air au contact de la peau soit capable d’absorber de la vapeur d’eau, c’est-à-dire qu’il soit chaud et pas trop humide. Environ 20% de la chaleur corporelle est évacuée par évaporation (respiratoire et cutanée) lorsque le corps est au repos en normothermie, mais en conditions extrêmes on peut éliminer jusqu'à un litre d'eau par heure.
Au cours des vagues de chaleur, quand l’environnement est chaud, le bilan des transferts de chaleur entre le corps et son environnement par conduction, convection et radiation est quasi-nul ou positif (surtout en plein soleil), l’évaporation sudorale est donc le seul moyen d’éliminer la chaleur produite par le métabolisme et gagnée depuis l’environnement. Pour favoriser cela, il faut que la personne soit capable de produire de la sueur, donc ne soit pas déshydratée et que l’air qui l’entoure soit brassé. L’autre facteur important de régulation de la température est le débit sanguin cutané qui peut augmenter de façon considérable au cours de l’exposition à la chaleur. Cette augmentation se fait aux dépends du débit cardiaque. Les effets conjugués de l’augmentation du débit cardiaque et de la diminution du volume sanguin plasmatique, liée aux pertes sudorales, peuvent gêner l’adaptation cardio-vasculaire aux changements de position ou à l’exercice physique par exemple. Cet effet est amplifié par la digestion. La sécrétion sudorale normale représente plus de 500 ml par vingt-quatre heures et contient environ 40 mmoles/l de sodium, 7 mmoles/l de potassium et 35 mmoles/l de chlore. Toutefois, des pertes journalières de cinq à dix litres d'eau par voie sudorale peuvent survenir en environnement sec et chaud. Un déficit en eau se constitue si l'accès libre et facile à une source d'eau n'est pas possible. Il a été montré que la qualité de cette eau conditionnait les quantités absorbées spontanément pour se réhydrater : une température fraîche et un goût agréable (sucré) augmentent notablement les volumes ingérés. Par ailleurs, il est connu depuis longtemps que l’adaptation à l’environnement chaud s’accompagne d’une diminution de la sensation de soif à même niveau d’hydratation ce qui provoque un état de « déshydratation chronique ». Cet état ne peut être compensé que par la prise d’un volume de boissons supérieur à ce qu’il faut pour étancher la soif : il faut boire avant la soif et plus que la soif. Dans ce cas, c’est la diurèse qui doit servir d’indicateur de la qualité de la réhydratation. Sauf contre-indication forte (insuffisance cardiaque ou rénale), il faut obtenir que l’hydratation soit suffisante pour maintenir une diurèse normale (un litre par jour). L’adaptation à la chaleur améliore la tolérance à la chaleur : la tolérance psychologique (sensation) mais aussi la tolérance physiologique en diminuant la température de déclenchement de la sudation et en augmentant la production sudorale à même stimulus. L’adaptation à la chaleur s’accompagne donc d’une augmentation de la production sudorale ; dans certaines conditions, celle-ci peut favoriser la déshydratation. L’adaptation à la chaleur induite par exposition à un environnement chaud demande du temps, au moins une semaine. Quand les apports hydriques nécessaires à compenser les pertes sudorales dépassent deux litres par jour, il convient de s’assurer que la personne conserve un apport en sels minéraux suffisant, c’est-à-dire soit conserve une alimentation solide quantitativement normale soit absorbe des boissons minéralisées (jus de fruit, eaux enrichies en sel, potages…). CANICULE : Information pour les professionnels de santé 2 : Physiopathologie
Le vieillissement et les polypathologies dont souffrent les personnes âgées ont plusieurs impacts sur les capacités de l'organisme à s'adapter à une vague de chaleur.
Ils réduisent la sensation de chaleur perçue Les sujets âgés ne ressentent le besoin de se protéger qu’après une élévation significative de leurs températures (cutanée ou centrale) alors que chez les sujets jeunes, ce besoin survient pour des élévations beaucoup plus faibles. Il y a un parallélisme entre la réduction de la perception de soif et la réduction de la perception de la chaleur. Les personnes souffrant d'une maladie neuro-dégénérative sont celles qui ont la baisse la plus importante de ces réflexes de protection. Les capacités de thermolyse des personnes âgées sont réduites, car de nombreuses glandes sudoripares se fibrosent et les capacités de vasodilatation du réseau capillaire sous- cutané, indispensable pour augmenter le débit sudoral, sont diminuées. La dysautonomie fréquente lors du vieillissement ou au cours de l'évolution des maladies neurodégénératives et du diabète, limite les capacités d'ajustement de la fréquence cardiaque nécessaire à la vasodilatation cutanée. L'existence d'une dépendance physique mal compensée par des aides informelles ou professionnelles limite aussi les possibilités d'adaptation physique à des périodes caniculaires (changement de vêtements, adaptation des protections contre le soleil…). Certains médicaments peuvent interférer avec les mécanismes d’adaptation de l’organisme à la chaleur. Les mécanismes d’interaction et les classes de médicaments concernées sont présentés dans la fiche 4. A noter que l’adaptation physiologique demande au moins neuf heures pour apparaître.
CANICULE : Information pour les professionnels de santé 3 : Populations à risque
Les risques majeurs sont : • le grand âge,
• la perte d’autonomie (personnes confinées au lit ou au fauteuil) et l’incapacité de la
personne à adapter son comportement à la chaleur,
• les maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson,
• les démences, telles que la maladie d’Alzheimer et apparentées, • les maladies cardiovasculaires et les séquelles d’accident vasculaire cérébral,
• la prise de certains médicaments pouvant interférer avec l’adaptation de l’organisme à la
• l’habitat particulièrement mal adapté à la chaleur, notamment les logements en dernier
étage et l’absence d’endroit frais ou climatisé accessible.
Le tableau ci-dessous regroupe l’ensemble des facteurs de risques cités dans les publications scientifiques. Il permet d’avoir une vision synthétique de ces facteurs de risque.
Pathologies existantes Parkinson Trouble de psychiatrique l’alimentation Obésité d’Alzheimer ou apparentées Environnement Absence de
Pas d’accès à une zone Travail à la chaleur
climatisation Habitation dans les étages supérieurs d’un immeuble
urbanisé (asphalte…) habits chauds ou Grande ville
Facteurs personnels Personnes
Enfant, surtout le Dépendance ou invalidité Médicaments voir le tableau dans la fiche 4 Certains de ces facteurs de risques sont majeurs. Ils sont grisés dans le tableau. CANICULE : Information pour les professionnels de santé 4 : Médicaments et chaleur
Cette fiche envisage d'une part les médicaments pouvant interagir avec les mécanismes adaptatifs de l’organisme sollicités en cas de température extérieure élevée, d'autre part les aspects liés à la conservation des médicaments en cas de forte chaleur Les risques induits par les médicaments sur l’adaptation de l’organisme à la chaleur
Si les données de la littérature actuellement disponibles ne permettent pas d'établir la responsabilité des médicaments dans la survenue d'états pathologiques observés pendant les vagues de chaleur, il n'en demeure pas moins que les médicaments, par le biais de leurs mécanismes d’action ou par celui des effets indésirables qu’ils entraînent, pourraient être responsables de l’aggravation de symptômes liés aux températures extrêmes. En effet, certaines classes de médicaments peuvent interagir avec les mécanismes adaptatifs de l’organisme sollicités en cas de température extérieure élevée. Ainsi, des médicaments pourraient contribuer à l’aggravation des états pathologiques graves induits par une trop longue ou une trop forte exposition à la chaleur (syndrome d’épuisement - également appelé syndrome « d’épuisement-déshydratation - ou coup de chaleur). De plus, des médicaments pourraient provoquer à eux seuls des hyperthermies dans des conditions normales de température. Aussi, l’impact des médicaments en période de chaleur extrême doit être considérée dans une approche globale qui prendra en compte l’ensemble des facteurs de risque individuels parmi lesquels l’âge avancé, les pathologies sous-jacentes, la diminution ou la perte d’autonomie qui peuvent altérer l’adaptation de l’organisme en cas de stress thermique.
En cas de vague de chaleur, avant d’envisager toute adaptation de traitement, il est indispensable de s’assurer que les mesures hygiéno-diététiques appropriées ont été mises en œuvre.
Le but de cette fiche est d’une part de rappeler les risques induits par les médicaments sur l’adaptation de l’organisme à la chaleur, d’autre part de présenter des recommandations en cas de vague de chaleur.
Les médicaments susceptibles d’aggraver le syndrome d’épuisement-déshydratation et le coup de chaleur
• Les médicaments modifiant l’état d’hydratation et l’équilibre électrolytique, notamment :
les diurétiques, en particulier les diurétiques de l’anse (furosémide)
• Les médicaments susceptibles d’altérer la fonction rénale, notamment :
tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comprenant les AINS classiques ou « conventionnels », les salicylés à des doses supérieures à 500 mg/j et les inhibiteurs sélectifs de la COX-2
les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine
les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II
certains antibiotiques (notamment les sulfamides)
certains antiviraux (notamment l’indinavir, utilisé dans le traitement du SIDA).
• Les médicaments ayant un profil cinétique (métabolisme, excrétion) pouvant être affecté
par la déshydratation (par modification de la distribution ou de l’élimination), notamment : -
certains antidiabétiques oraux (biguanides et sulfamides hypoglycémiants)
les hypocholestérolémiants (statines et fibrates)
• Les médicaments pouvant empêcher la perte calorique de l’organisme par une action à
- les médicaments pouvant perturber la thermorégulation centrale : neuroleptiques et
les médicaments pouvant perturber la thermorégulation périphérique.
• Les anticholinergiques par limitation de la sudation, notamment :
les antihistaminiques H1 de première génération
certains antiparkinsoniens (trihexyphénidyle, tropatépine, bipéridène…)
- certains antispasmodiques (tiémonium, dihexyvérine…), en particulier ceux à visée
urinaire (oxybutinine, toltérodine, trospium …)
les neuroleptiques, y compris les antipsychotiques dits atypiques
• Les vasoconstricteurs périphériques par limitation de la réponse vasodilatatrice,
les agonistes et amines sympathomimétiques utilisés :
o dans le traitement de la congestion nasale par voie systémique
(pseudoéphédrine, néosynéphrine, phénylpropanolamine …)
o dans le traitement de l’hypotension orthostatique (étiléfrine, heptaminol …)
certains antimigraineux (dérivés de l’ergot de seigle, triptans)
• Les médicaments altérant l’augmentation du débit cardiaque (limitation de l’augmentation
du débit cardiaque réactionnelle à l’augmentation du débit sanguin cutané), notamment :
par dépression du myocarde : les bêta-bloquants.
• Les hormones thyroïdiennes par augmentation du métabolisme basal induisant la
Les médicaments hyperthermisants
Deux situations sont bien connues pour favoriser les dysrégulations thermiques, que ce soit dans des conditions normales de température ou en période de canicule. A ce titre, l’utilisation des produits suivants doit être intégrée dans l’analyse des facteurs de risque, bien qu’ils n’aient jamais été retenus comme facteurs déclenchants de coup de chaleur en cas de vague de chaleur : • le syndrome malin des neuroleptiques : tous les neuroleptiques sont concernés.
• le syndrome sérotoninergique : Les agonistes sérotoninergiques et assimilés sont en particulier : les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ainsi que d’autres antidépresseurs (les imipraminiques, les inhibiteurs de la monoamine oxydase, la venlafaxine), les triptans et la buspirone. Le risque de syndrome sérotoninergique est lié le plus souvent à l’association de ces produits. Les médicaments pouvant indirectement aggraver les effets de la chaleur
• Les médicaments pouvant abaisser la pression artérielle et donc induire une
hypoperfusion de certains organes (Système nerveux central), notamment tous les médicaments anti-hypertenseurs et les anti-angineux.
• Tous les médicaments agissant sur la vigilance, pouvant altérer les facultés à se
Par ailleurs, l’usage de certaines drogues, en particulier les substances amphétaminiques et la cocaïne, ainsi que l’alcoolisme chronique sont aussi des facteurs de risque pouvant aggraver les conséquences de la chaleur.
Tableau récapitulatif
MEDICAMENTS SUSCEPTIBLES D’AGGRAVER LE SYNDROME D’EPUISEMENT-DESHYDRATATION ET LE COUP DE CHALEUR Médicaments provoquant des troubles de
Diurétiques, en particulier les diurétiques de l’anse (furosémide)
l’hydratation et des troubles électrolytiques Médicaments susceptibles d’altérer la fonction AINS (comprenant les salicylés > 500 mg/j, les AINS classiques et les inhibiteurs sélectifs de la COX-2) IEC Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II Sulfamides Indinavir Médicaments ayant un profil cinétique pouvant être Sels de lithium affecté par la déshydratation Anti-arythmiques Digoxine Anti-épileptiques Biguanides et sulfamides hypoglycémiants Statines et fibrates Médicaments pouvant Au niveau central Neuroleptiques empêcher la perte Agonistes sérotoninergiques calorique
Au niveau périphérique Médicaments anticholinergiques
- antihistaminiques de première génération
- certains antiparkinsoniens - certains antispasmodiques, en particulier ceux de la sphère urinaire - neuroleptiques - disopyramide - pizotifène
Vasoconstricteurs
- agonistes et amines sympathomimétiques - certains antimigraineux (dérivés de l’ergot de seigle, triptans)
Médicaments diminuant - bêta-bloquants le débit cardiaque Par modification du Hormones thyroïdiennes métabolisme basal MEDICAMENTS HYPERTHERMISANTS (dans des conditions normales de température ou en cas de vague de chaleur) Neuroleptiques Agonistes sérotoninergiques MEDICAMENTS POUVANT AGGRAVER LES EFFETS DE LA CHALEUR Médicaments pouvant abaisser la pression artérielle Tous les antihypertenseurs Les anti-angineux
Médicaments altérant la vigilance Les recommandations pour les professionnels de santé
En cas de vague de chaleur, les mesures préventives les plus importantes et les plus immédiates à mettre en place reposent sur :
• La surveillance de l’état général des patients au plan clinique et biologique tenant
compte de l’ensemble des facteurs de risque,
• et sur un ensemble de mesures hygiéno-diététiques, notamment le rafraîchissement,
En aucun cas il n’est justifié d’envisager d’emblée et systématiquement une diminution ou un arrêt des médicaments pouvant interagir avec l’adaptation de l’organisme à la chaleur. Il est nécessaire de procéder à une évaluation clinique de l’état d’hydratation des
personnes à risque avant de prendre toute décision thérapeutique par :
• une évaluation des apports hydriques, • le recueil du poids, de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle du patient ;
complétée si besoin par :
• un bilan ionogramme complet avec la créatininémie et évaluation de la clairance de la
En cas de vague de chaleur, il est recommandé aux professionnels de santé qui sont amenés à prendre en charge des patients présentant des facteurs de risque de :
• dresser la liste des médicaments pris par le patient, qu’ils soient sur prescription ou en
• identifier les médicaments pouvant altérer l’adaptation de l’organisme à la chaleur, en
consultant la liste figurant sur le présent document et en se reportant avec attention aux mentions légales des médicaments (Compendium Suisse des médicaments) qui comportent les informations nécessaires pour procéder à cette évaluation ;
• réévaluer l’intérêt de chacun des médicaments en termes de bénéfice-risque individuel et
supprimer tout médicament qui apparaît soit inadapté, soit non indispensable, en tenant compte de la pathologie traitée, du risque de syndrome de sevrage et d’effets indésirables ; en particulier faire très attention chez le sujet âgé à l’association de médicaments néphrotoxiques ;
d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, particulièrement
néphrotoxiques en cas de déshydratation ;
• en cas de fièvre, éviter la prescription de paracétamol, en raison de son inefficacité pour
traiter le coup de chaleur et d’une possible aggravation de l’atteinte hépatique souvent présente ;
• en cas de prescription de diurétique, vérifier que les apports hydriques et sodés sont
• recommander au patient de ne prendre aucun médicament sans avis médical, y compris
les médicaments délivrés sans ordonnance.
C’est au terme de cette réévaluation qu’une adaptation particulière du traitement, peut être envisagée en considérant que toutes les mesures générales de correction de l’environnement immédiat et de l’accès à une bonne hydratation sont correctement suivies. Toute diminution de la posologie ou tout arrêt d’un médicament doit être un acte raisonné ; aucune règle générale et/ou systématique ne peut être proposée pour la modification des schémas posologiques.
4.4.2. Conservation des médicaments en période de forte chaleur
Avant toute autorisation de mise sur le marché (AMM) tous les médicaments sont soumis à des essais de stabilité dans des conditions standardisées et internationalement reconnues. La durée et les conditions de conservation des médicaments sont fixées en fonction des résultats de ces essais de stabilité.
Les conditions particulières de conservation figurent sur le conditionnement des médicaments : « médicaments à conserver entre +2°C et +8°C » ou « médicaments à conserver à une température inférieure à 25°C ou à 30°C ». Certains médicaments peuvent ne pas avoir de mentions particulières de conservation. En absence de mention spécifique, c'est la conservation à température ambiante qui prévaut (la température ambiante s'entend pour un climat continental). En cas d’exposition à la chaleur, soit lors d’une phase de canicule, soit lors de transport dans des conditions où la température n’est pas contrôlée ou maîtrisée, les recommandations suivantes peuvent être faites : Cas des médicaments comportant des mentions particulières de conservation :
« Médicaments à conserver entre +2 et +8°C »
La conservation de ces médicaments s’effectue généralement dans des réfrigérateurs
ou dans des chambres froides. La canicule sera donc sans conséquence sur leur stabilité si les conditions de conservation sont bien respectées et que le médicament est sorti du réfrigérateur quelques minutes avant son utilisation.
En cas de température extérieure élevée, il est recommandé de les utiliser assez
rapidement une fois sortis du réfrigérateur.
« Médicaments à conserver à une température inférieure à 25 ou à 30°C »
Ces conditions de conservation imposent une limite supérieure de tolérance pour la
température à laquelle les médicaments peuvent être exposés. Toutefois, le dépassement ponctuel (quelques jours à quelques semaines) de ces températures n’a pas de conséquence sur la stabilité ou la qualité de ces médicaments. En effet, pour pouvoir bénéficier de ces conditions de conservation, il aura été démontré qu'après exposition de plusieurs semaines à une température constante régulée et contrôlée de 40°C, les médicaments ne se dégradent pas. Ainsi, quelques jours d'exposition du médicament à des températures supérieures à 30°C seront sans effet sur la qualité du médicament. En effet, lors d’une canicule, les températures ambiantes ne se situent pas constamment à 40°C, et par ailleurs la température atteinte au cœur du médicament reste inférieure dans la majorité des cas à la température ambiante grâce à la limitation des échanges thermiques qu'apportent l'emballage et le lieu de stockage qui sont généralement clos. Ainsi, les médicaments stockés dans des conditions normales au domicile des patients ou dans les pharmacies sont exposés, lors de canicule, à des conditions de stress thermique inférieures aux températures des épreuves de stabilité. Cas des médicaments conservés à température ambiante (ne comportant aucune mention particulière de conservation) : Ces médicaments ne craignent pas une exposition aux températures élevées, telles qu'observées pendant les périodes de canicule. En effet, pour ces médicaments, il a pu être démontré dans les essais de stabilité, qu’ils ne se dégradent pas lorsqu’ils sont exposés à des températures de 40°C pendant six mois. Ainsi, et pour les mêmes raisons qu’exposées ci-dessus, ces médicaments ne craignent pas les températures qui peuvent être atteintes dans les sites de stockage en cas de canicule. Ces recommandations sont valides pour des conditions de conservation habituelles des médicaments (armoire à pharmacie, entrepôt normalement ventilé).
Cas particuliers :
Formes pharmaceutiques particulières : Certaines formes pharmaceutiques (suppositoires, ovules, crèmes, …) sont assez sensibles aux élévations de température. Dans ce cas, ce n’est pas le principe actif qui est sensible à la chaleur, mais la forme pharmaceutique. Il est alors relativement facile de juger du maintien de la qualité de ces médicaments après exposition à la chaleur puisque c’est l’aspect du produit à l’ouverture (aspect normal et régulier, suppositoire non fondu …) qui indiquera la stabilité de ces médicaments. Tout produit dont l'apparence extérieure aura été visiblement modifiée ne doit pas être consommé, dans la mesure où cette altération de l'aspect extérieur pourrait être un indicateur d’une modification des propriétés de la forme pharmaceutique. Médicaments utilisés dans des conditions particulières :
Transport par les particuliers Lorsque les particuliers transportent leurs médicaments, les même précautions de conservation doivent s'appliquer. Ainsi, • les médicaments à conserver entre +2 et +8°C doivent être transportés dans des
conditions qui respectent la chaîne du froid (emballage isotherme réfrigéré), mais sans provoquer de congélation du produit.
• les médicaments à conserver à une température inférieure à 25 ou à 30°C, de même que
les médicaments à conserver à température ambiante, ne doivent pas être exposés trop longtemps à des températures élevées telles que celles fréquemment relevées dans les coffres ou les habitacles de voitures exposées en plein soleil. Il est conseillé, par mesure de prudence, de les transporter dans un emballage isotherme non réfrigéré.
Utilisation dans les véhicules sanitaires d'urgence Lors de stockage/conservation/transport et utilisation dans des véhicules sanitaires la température peut dépasser les 40°C. Ce dépassement est particulièrement à risque pour les médicaments en solution (les échanges thermiques avec l'air ambiant et la montée en température sont beaucoup plus rapides pour une solution que pour une forme solide) et les médicaments pour lesquels les conditions de conservation imposent une température ne devant pas dépasser 25°C. Compte tenu de la relative fragilité de ces produits, il est à craindre qu'une exposition non contrôlée à une température élevée et pour un temps d'exposition plus ou moins variable, entraîne une dégradation potentielle conduisant à une perte probable d'activité, voire à la formation de produits de dégradation qui pourraient être potentiellement toxiques. Aussi, à titre de précaution, il est recommandé, lors des périodes de fortes chaleurs, d'adopter des conditions optimisées de conservation de ces produits (par exemple disposer d'emballages isothermes qui réduiraient les échanges thermiques) et/ou, lorsque il n'est pas possible de garantir leur conservation dans les conditions optimales, de procéder de façon régulière au remplacement des produits ainsi exposés. CANICULE : Information pour les professionnels de santé 5 : Pathologies liées à la chaleur
Il existe plusieurs niveaux de gravité des pathologies liées à la chaleur, depuis les pathologies mineures jusqu’au « coup de chaleur ». Voici une classification des niveaux de gravité.
Niveaux de gravité des effets sanitaires de la chaleur Niveau 1 Coup de soleil
Rougeurs et douleurs, dans les cas graves gonflements, vésicules, fièvre, céphalées
Niveau 2 Crampes Niveau 3 Epuisement
Forte transpiration, faiblesse, froideur et pâleur de la peau, pouls faible, évanouissements et vomissements
Niveau 4 Coup de chaleur
Température du corps élevée, peau sèche et chaude, signes neurologiques
Pathologies mineures provoquées par la chaleur
1. Dermite due à la chaleur
Il s’agit d’une éruption très irritante, rouge, maculopapuleuse. Elle se produit le plus généralement sur des parties du corps recouvertes par les vêtements. Elle est due à un excès de sudation pendant les périodes chaudes et humides. Cette manifestation se retrouve plus fréquemment chez les enfants. Cependant, les adultes portant des tissus synthétiques (en particulier les sportifs), peuvent également présenter une telle éruption. Une infection staphylococcique secondaire est souvent présente. Prévention: La prévention consiste à : • porter des vêtements propres, légers, amples, qui absorbent l'humidité (coton),
• d’éviter les crèmes et les poudres qui peuvent bloquer les glandes sudoripares. Traitement : Le meilleur traitement est de mettre le patient dans une zone fraîche et moins humide. Des antihistaminiques peuvent être prescrits pour traiter le prurit et la chlorhexidine utilisée pour laver et désinfecter la zone atteinte. 2. L'œdème des extrémités
Il résulte de la vasodilatation qui se produit en réaction à la chaleur. L’augmentation du débit sanguin avec un élargissement du diamètre des vaisseaux augmente la pression hydrostatique. L'œdème dû à la chaleur survient principalement chez les patients ayant des altérations vasculaires liées à l’hypertension, au diabète, aux atteintes vasculaires périphériques et donc plus fréquemment chez les personnes âgées ou les personnes n’ayant pas l’habitude des fortes chaleurs. Prévention et traitement : Les diurétiques ne sont pas indiqués et augmentent le risque de déshydratation. Il est préférable de surélever les jambes et placer le patient dans un environnement frais. L'exercice physique tel que la marche régulière peut favoriser le retour veineux. 3. Les crampes dues à la chaleur
Ce sont des spasmes douloureux principalement des muscles squelettiques des membres supérieurs et inférieurs, mais aussi des muscles abdominaux. Elles se produisent plus fréquemment chez des personnes qui transpirent beaucoup lors d’activités physiques exigeantes (travail pénible dans un environnement dégageant de la chaleur, compétitions sportives…). Typiquement, les crampes surviennent à l’arrêt de l'activité. Ces crampes résultent de la fluctuation dans les secteurs intra- et extracellulaires des concentrations en sodium, potassium, magnésium, et calcium. Prévention et traitement : Le traitement consiste à • installer le patient au repos dans un lieu frais en lui faisant boire lentement une boisson
• corriger les désordres hydroélectrolytiques per os ou par voie intraveineuse. 4. La syncope due à la chaleur
Elle se rapporte à l'hypotension orthostatique. Elle survient principalement dans les suites d’un effort physique dans un environnement chaud. Il peut exister des prodromes à type de nausées, vertiges, troubles de la vision puis survient la perte de connaissance. La perte de connaissance est brève et limitée. Les patients récupèrent dès qu'ils sont allongés. Les personnes âgées sont plus à risque en raison de la diminution de l'élasticité et de la réponse physiologique du système cardiovasculaire. Prévention et traitement : En cas de position debout prolongée par temps de chaleur, il faut conseiller de s’asseoir de temps en temps si possible à l’ombre et à défaut de fléchir régulièrement les jambes et de boire en abondance. Installer le patient dans un environnement frais et lui donner à boire. 5. L'épuisement dû à la chaleur
Il est plus courant- et plus grave -que les pathologies déjà décrites, et plus dangereux chez les personnes âgées que chez les sujets sportifs et jeunes. Il est provoqué par une perte excessive d'eau et de sels de l'organisme à la suite d'une exposition prolongée à la chaleur, et peut être mortel chez les personnes âgées. Dans l'épuisement dû à la chaleur, la température de corps peut s'élever au-dessus 38C° mais restera en dessous de 40C°. Parfois pourtant, la température peut rester normale, surtout chez les personnes âgées. Les symptômes peuvent inclure la faiblesse, l'épuisement, les céphalées, les vertiges, des nausées, des vomissements, une tachycardie, une hypotension, et une tachypnée. Une modification du comportement, des troubles du sommeil inhabituels doivent alerter. Il n’y a pas d’anomalies neurologiques significatives, mais on retrouve une sudation profuse. Le traitement consiste • à placer la personne dans un endroit frais, sec et aéré,
• à l’allonger et la laisser se reposer, • à appliquer régulièrement de l'eau froide sur tout le corps et à éventer la peau mouillée,
• éventuellement, de la glace (pas directement au contact de la peau) peut être appliquée
sur la tête, la nuque, les aisselles et l'aine uniquement chez l’adulte
• à la faire boire : eau, jus de fruits ou boissons énergétiques,
• à la faire manger et à fractionner les repas pour éviter la perte des sels minéraux.
6. Le coup de chaleur Le coup de chaleur est une urgence médicale mettant en jeu le pronostic vital.
Il est défini par un accroissement de la température corporelle centrale au delà de 40°C associée à une altération de la conscience (convulsions, délire ou coma). Le coup de chaleur non associé à un effort physique touche de manière caractéristique les personnes âgées invalides ou prenant des médicaments susceptibles d’interagir avec les mécanismes d’adaptation de l’organisme à la chaleur. Le coup de chaleur se développe souvent de façon insidieuse chez les personnes âgées. L’hyperthermie du noyau central de l’organisme survient lorsque l’élévation de la température corporelle consécutive à une ambiance chaude dépasse les mécanismes de dissipation de la chaleur que régule l’hypothalamus, aboutissant à une défaillance multi- viscérale, voire au décès. Il semble de plus que des médiateurs chimiques tels que les cytokines et les endotoxines soient stimulées et que la coagulation soit activée amplifiant ainsi les dommages. Un « Systemic inflamatory related syndrom » (SRIS) se développe et induit des lésions tissulaires. La réponse cardiovasculaire à cette agression est plus fréquemment de type hypodynamique chez le sujet âgé. Le pouls est lent et filant, la tension artérielle peut être diminuée voir imperceptible, la pression capillaire est normale. Lors d’une température élevée pendant une période plus longue, une perte liquidienne est fréquente.
Les signes cliniques et biologiques sont marqués par : • une hyperpyrexie généralement supérieure à 40°C,
• s’y adjoignent souvent une fatigue, une hyperventilation, des nausées, des
• un dysfonctionnement sévère du système nerveux central (altération de l’état mental,
• des manifestations rénales qui vont d’une protéinurie légère à une nécrose tubulaire
aiguë, l’hypokaliémie est fréquente,
• une perte de connaissance peut être la première manifestation. Les aspects principaux qui différencient le coup de chaleur de l'épuisement sont une température corporelle supérieure ou égale à 40°C associée à des troubles neurologiques profonds et une hypotension artérielle sévère.
Malgré un traitement rapide qui doit permettre le refroidissement, 25% des patients évolueront vers une défaillance muti-viscérale. Clinique à la phase de début : • céphalée lancinante, vertiges, nausées, somnolence, confusion puis inconscience,
• température corporelle supérieure à 39°C,
• la peau peut être rouge, chaude, sèche, ou au contraire moite,
• le pouls est rapide. Cliniqueà la phase d’état : • hyperthermie supérieure à 40°C,
• troubles neurologiques : coma variable, convulsions fréquentes,
• atteinte respiratoire qui peut se manifester sous la forme d'un syndrome de détresse
Au niveau des signes biologiques, une perte hydrique et sodée peut entraîner une hémoconcentration avec baisse de la calcémie et de la magnésémie. Cette hémoconcentration peut conduire à une thrombose coronaire ou cérébrale, particulièrement chez les personnes âgées dont les artères sont athéromateuses. Il existe parfois également des troubles de l’hémostase, tels qu'une coagulopathie de consommation et une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), une atteinte musculaire avec rhabdomyolyse avec élévation des CPK, de la LDH, une insuffisance rénale, une acidose métabolique et une insuffisance hépatique.
CANICULE : Information pour les professionnels de santé 6 : Prise en charge thérapeutique des coups de chaleur
Définition du coup de chaleur hyperthermie > 40°C, associée à des troubles neurologiques centraux (délire, convulsions, troubles de la conscience). S’y associent cliniquement une sécheresse et une chaleur cutanée traduisant le dépassement du mécanisme principal de thermorégulation : la sudation. Traitement = rafraîchir pour obtenir une température corporelle < 39°C
1. Réfrigération Clé de voûte du traitement du coup de chaleur, il vise à faire baisser la température corporelle. Il fait appel au bon sens assorti de quelques règles simples et en fonction des moyens disponibles sur place. • déshabiller complètement le patient,
• bains froids si l’état du patient le permet, L’application de glace sur l’ensemble des téguments du patient est généralement initiée lors de la prise en charge extra-hospitalière ou aux urgences. Cette technique entraîne cependant une vasoconstriction réflexe qui s’oppose théoriquement à la perte calorique. C’est pourquoi elle doit être associée en alternance à d’autres mesures : • vaporisation des téguments avec de l’eau et ventilateur brassant de l’air (il est impératif
d’obtenir l’évaporation de l’eau au contact de la peau, pour cela il faut que la peau soit mouillée et que de l’air chaud passe dessus, mais l’eau peut être fraîche, elle va se réchauffer au contact de la peau et s’il y en a peu cela n’entraînera pas de vasoconstriction et l’air est chaud puisqu’on est en été pendant une vague de chaleur),
• application de linges humidifiés avec de l’eau froide sur l’ensemble des téguments. Les
linges doivent être humidifiés régulièrement et l’air brassé à l’aide de ventilateurs,
• rafraîchissement de la chambre du patient au mieux à l’aide de climatiseurs, ou à défaut
en plaçant un ventilateur devant une bassine remplie de glace. Tendre de grands draps, mouillés avec de l’eau froide.
2. Rééquilibration hydroélectrolytique
Habituellement par du sérum salé isotonique, adapté au ionogramme sanguin. Garder à l’esprit le fait qu’un certain nombre de ces patients a un état d’hydratation normal. Si convulsions : benzodiazépines Si détresse respiratoire : oxygénothérapie, intubation suivant l’état, ventilation,
refroidissement de l’air Si hypotension : macromolécules sous contrôle de l’état de remplissage (PVC, PAPO) Si rhabdomyolyse : sérum salé isotonique, furosémide, bicarbonates Les antipyrétiques : Ils n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité dans cette pathologie
Les anticoagulants Au cours du coup de chaleur, on observe une activation de la coagulation voire d’authentiques tableaux de CIVD. L’utilisation d’Héparine de bas poids moléculaire (HBPM) au moins à doses préventives semble là aussi licite bien que non validée dans la littérature. CANICULE : Information pour les professionnels de santé 7 : Personnes souffrant de troubles mentaux et / ou consommant des psychotropes
Facteurs de risque individuels :
Les personnes souffrant de maladies mentales figurent parmi les groupes de population les plus vulnérables et fragiles. Elles voient leur risque relatif de décès majoré en moyenne de plus de 30%, et parfois de 200%, lors des vagues de chaleur. Cette sensibilité accrue était déjà attestée vers 1950, avant l’introduction des psychotropes : la maladie mentale est, en elle-même, un facteur de surmortalité par temps chaud. L’accroissement du risque procéderait d’une vulnérabilité physiologique, car les neurotransmetteurs impliqués dans la régulation de la température interne entrent en jeu dans au moins des processus pathologiques tel que la schizophrénie et la dépression et la prise de drogues. Il résulterait également d’une insuffisante prise de conscience du danger représenté par la chaleur, ce qui peut conduire à des comportements inappropriés : des adultes jeunes sont alors souvent concernés (près de la moitié des moins de 65 ans victimes de la vague de chaleur au Wisconsin en 1995 [Kaiser et al 2001] et à Chicago en 1999 [Naughton MP 2002] souffraient de troubles mentaux, dépression comprise ; de même, selon le rapport InVS d’octobre 2003, 41% des personnes de moins de 60 ans (et 30% de plus de 60 ans) décédées début août 2003 en établissement de santé souffraient de maladie mentale). Le grand âge conjugué à des troubles mentaux ou cognitifs accroît encore le risque Causes iatrogènes
Parmi les principaux facteurs de risque aggravant mais non déclenchant de pathologies liées à la chaleur, on trouve la prise de certains médicaments, notamment les traitements par neuroleptiques, par les sels de lithium et par certains anti-dépresseurs. Voir fiche 4. Remarques :
Les anxiolytiques / hypnotiques Qu’elles soient utilisées comme hypnotiques ou comme tranquillisants, les benzodiazépines sont très souvent prescrites à de trop fortes posologies chez les sujets âgés. Or, la moindre perturbation de l’élimination rénale ou du catabolisme hépatique de personnes fragiles ou fragilisées, entraîne une élévation des taux plasmatiques avec diminution du tonus musculaire, titubations, vertiges puis une confusion mentale à l’origine de troubles du comportement et de chute. Il ne faut pas oublier que la perte de sommeil peut être le premier signe d’une pathologie liée à la chaleur, qu’il convient donc de ne pas traiter comme un trouble lié à un somnifère. La multiplication des associations médicamenteuses (associations de psychotropes mais également d'autres classes thérapeutiques telles que les diurétiques) peut aggraver le risque chez une personne âgée. Lors de tout traitement psychotrope, il ne faut pas consommer de l’alcool. Recommandations :
Avant l’été Repérer et informer les personnes à risques. • Les médecins généralistes et psychiatres, les médecins du travail, les associations
d’usagers et de familles, le secteur hospitalier médecins et infirmiers en psychiatrie et les médecins des établissements médico-sociaux concernés informent les patients et leur famille des risques liés à la chaleur excessive.
• Susciter l’inscription de ces personnes auprès du CMS de la région afin de demander
des visites régulières (de bénévoles et/ou de professionnels) en cas de forte chaleur.
A l’annonce d’une vague de chaleur ou durant celle-ci (niveaux de mise en garde et d’actions et de mobilisation maximale) :
• Rappeler les consignes de protection : limiter l’effort physique, attention à la tenue
vestimentaire, l’exposition au soleil, danger des horaires 11 heures - 21 heures, boissons, moyens de rafraîchissement,
• vérifier si la personne est suffisamment entourée,
• inciter la personne à une prise de contact rapide et régulière.
CANICULE : Information pour les professionnels de santé 8 : Personnes ayant une pathologie cardio-vasculaire
Il est important de séparer deux types de patients : ⇒ d’une part les patients présentant une pathologie cardio-vasculaire connue qui sont
susceptibles de se déstabiliser en cas de déshydratation ou de conditions extrêmes,
⇒ d’autre part, il est maintenant clairement établi que les paramètres météorologiques ont
un rôle sur la survenue des pathologies athéro-thrombotiques que sont les syndromes coronariens aigus et les accidents vasculaires cérébraux.
Chez les patients présentant une cardiopathie chronique connue, trois groupes sont particulièrement à risque :
• le premier groupe représente les patients bénéficiant de thérapeutiques ayant une influence directe sur la volémie comme les diurétiques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ou les antagonistes des récepteurs à l’angiotensine II. En effet, isolément ou en association, l’ensemble de ces thérapeutiques peut induire des hypotensions artérielles et/ou des insuffisances rénales. En conséquence, une attention particulière est de rigueur pour ces patients avec la recherche de toute suspicion d’un signe clinique de déshydratation, d’hypotension et/ou d’hypotension orthostatique. Une exploration systématique d’une détérioration de la fonction rénale avec mesure de la créatinine plasmatique et de sa clairance, de l’urée sanguine et bien entendu de la kaliémie devra être réalisée.
• Le deuxième groupe particulièrement sensible sont les patients traités par des agents anti-arythmiques. En effet, les perturbations hydro-électrolytiques telles que hypokaliémie, hyperkaliémie ou encore hypomagnésémie peuvent favoriser les effets pro-arythmogènes. On sait également qu’en cas d’insuffisance rénale, les posologies des anti-arythmiques doivent être adaptées. Chez tous les patients traités par anti- arythmiques, des précautions particulières doivent être prises devant toute suspicion de modification rythmique clinique avec la réalisation d’électrocardiogrammes pour l’analyse des modifications de fréquence cardiaque, des troubles du rythme aussi bien à l’échelle ventriculaire qu’auriculaire, des signes électrocardiographiques de dyskaliémie, des modifications du QT et voire des épisodes de torsade de pointe.
Il est recommandé de réaliser devant toute suspicion d’une dyskaliémie et d’une insuffisance rénale, tout particulièrement chez les patients recevant des diurétiques hypokaliémiants, un ionogramme et la mesure de la fonction rénale.
• Troisièmement, il est nécessaire de mentionner que l’ensemble des patients porteurs de pathologies cardio-vasculaires sont en général polymédicamentés, âgés et avec des pathologies associées comme le diabète ou l’insuffisance rénale, une attention toute particulière devra être réservée à ces sous-groupes pour l’ensemble des raisons mentionnées ci-dessus. CANICULE : Information pour les professionnels de santé 9 : Personnes ayant une pathologie endocrinienne
Les maladies endocriniennes et métaboliques, même traitées, sont susceptibles de se déstabiliser en cas de déshydratation ; à l’inverse elles constituent un facteur de risque de complications liées à la chaleur. Les patients âgés sont le plus à risque, notamment en cas de diabète de type 2 et à tout âge après chirurgie bariatrique où l’apport liquidien optimal est rarement présent. Diabète
La pathologie la plus fréquemment en cause est le diabète de type 2, pathologie fréquente et en augmentation dans notre société. En cas de déshydratation, la glycémie s’élève progressivement, l’apparition d’une glycosurie va augmenter la perte urinaire obligatoire et accentuer la déshydratation. Ce processus peut aboutir rapidement au coma hyperosmolaire et mettre en jeu immédiatement le pronostic vital. Tous les diabétiques sont concernés, même les diabétiques habituellement bien contrôlés, la déshydratation entraînant par elle- même des modifications métaboliques. Le coma hyperosmolaire peut être révélateur du trouble métabolique : devant des signes de déshydratation, la glycémie doit être impérativement contrôlée. Il est donc recommandé, en cas de canicule, de multiplier les contrôles glycémiques chez les patients diabétiques (glycémies capillaires), notamment chez les patients âgés qui cumulent plusieurs facteurs de risque. La réhydratation doit être assurée, en évitant les boissons sucrées et les jus de fruits. Le traitement du diabète doit être renforcé si nécessaire, le recours à l’insulinothérapie transitoire facilement réalisé. Il existe par ailleurs un risque d’hypoglycémie important en raison de la vasodilatation cutanée liée à la chaleur. Chez les patients diabétiques sous traitement anti-hypertenseur, la mesure de la pression artérielle doit être pratiquée plus fréquemment en raison des risques d’hypotension. Chez les patients diabétiques de type 1, on recommandera une surveillance accrue des glycémies capillaires et une adaptation thérapeutique chaque fois que nécessaire. Diabète insipide Chez les patients présentant un diabète insipide, l’augmentation des pertes en eau dues à la canicule peut demander une adaptation du traitement afin d’éviter une déshydratation. Dans une telle situation il est impératif que le patient établisse un journal comportant de manière détaillée l’horaire de la prise de son médicament (Minirin® par exemple) et de ses apports liquidiens tout en notant de manière semi-quantitative son appréciation de son volume urinaire. Il s’agit d’une situation rare où il est souvent souhaitable de solliciter rapidement les conseils d’un endocrinologue. Hyperthyroïdie
L’hyperthyroïdie non traitée modifie le métabolisme basal, modifiant ainsi la régulation thermique du patient. Vu la production de chaleur augmentée, le patient sera plus sensible aux effets de la canicule. En effet une hyperthyroïdie s’accompagne d’une vasodilatation qui sera majorée par la chaleur ambiante. De tels patients pourront ainsi présenter une exacerbation de leurs symptômes
: tachycardie, malaise, nervosité, troubles du
comportement et exceptionnellement une syncope ou une crise thyréotoxique.
Hypercalcémie
Les patients présentant une hypercalcémie quelle que soit sa cause, sont également des sujets à risque. Au cours de toute déshydratation l’hypercalcémie s’accentue de manière très variable avec apparition de troubles de la concentration urinaire, qui vont accentuer la déshydratation. Des complications peuvent survenir, pouvant être neurologiques, cardiaques, rénales et très rarement neuropsychologiques. Le patient le plus à risque est le patient souffrant d’une hyperparathyroïdie primaire et ayant présenté un calcul urinaire. Insuffisance surrénalienne Chez les patients présentant une insuffisance surrénalienne, la canicule représente un stress et une cause potentielle de perte de sel, qui peut demander une adaptation du traitement substitutif et des conseils sur l’apport en eau et sels (NaCl) dans l’alimentation. Patients obèses : suivi après chirurgie bariatrique Les problèmes d’hydratation chez les patients ayant bénéficié d’un bypass gastrique ou d’un cerclage gastrique sont importants au quotidien et font l’objet d’une information après leur intervention. La restriction alimentaire imposée par ce type d’intervention rend difficile la consommation de liquides, qui devrait être normalement d’environ 2 litres par jour. En cas de canicule les besoins dépassent souvent 3 à 4 litres par jour, pouvant être encore plus importants si le patient présente des diarrhées. Le patient doit s’hydrater à distance des repas avec des apports réguliers de 1-2 décilitres, en utilisant de petites bouteilles permettant de contrôler le volume des liquides. CANICULE : Information pour les professionnels de santé 10 : Personnes ayant une pathologie uro-néphrologique
Lors de fortes chaleurs le risque de survenue de pathologies de type infections urinaires ou crise de lithiase néphrétique semble augmenté du fait de la déshydratation, il convient donc d’être vigilants. Insuffisances rénales chroniques non terminales
Les patients atteints de maladie rénale chronique avec ou sans insuffisance rénale chronique, non dialysés sont habituellement tous hypertendus et bénéficient de traitement anti-hypertenseur "lourd" comportant dans la majorité des cas des diurétiques (furosémide ou autres diurétiques). Ils sont de plus suivis de façon périodique en consultation (tous les trois ou quatre mois selon les cas). Dans ce cas, le risque de déshydratation qui pourrait être induit par la canicule est évidemment majeur. La caniculevient renforcer l'effet des diurétiques. Il convient d'être très vigilant chez ces patients, d'une part de les informer (surveillance du poids et de la tension, suivi strict de leur régime, éviter tout médicament néphrotoxique, (voir fiche 4), et d'autre part d'en informer le médecin traitant (afin de surveiller la tension artérielle et de réduire les doses de diurétiques si nécessaire). Et surtout, en cas de signes de fatigue inhabituels, ils doivent consulter leur médecin traitant. Pour tous les patients insuffisants rénaux, il est alors nécessaire de : • surveiller l’état de la fonction rénale par un contrôle de la créatininémie et par la mesure
de la clairance de la créatinine à l’aide de la formule de Cockcroft et Gault,
• d’adapter en conséquence la posologie de certains médicaments (voir fiche 4). Personnes dialysées
Les risques les plus élevés en période de canicule concernent les patients dialysés à domicile, par hémodialyse ou dialyse péritonéale. A ces deux groupes de patients, on peut recommander au début de l’été d’être particulièrement vigilants en période de canicule à la mesure du poids et de la pression artérielle, de joindre le médecin néphrologue référent en cas de poids pré-dialytique inférieur au "poids sec" ou d'abaissement marqué de la pression artérielle. De plus, si la canicule dure plus de trois ou quatre jours, le néphrologue référent peut décider de se mettre en contact avec les patients dialysés sous sa responsabilité pour s'assurer qu'il n'y a pas de signe de déplétion hydrosodée excessive et éventuellement recommander aux patients traités par dialyse péritonéale de ne pas utiliser de poches hypertoniques (qui favorisent la déplétion hydrosodée). Lithiase :
Il est important de rappeler les conseils de prévention aux personnes sujettes à ce type de pathologies. La prévention de la lithiase calcique, la plus communément observée, repose sur un réajustement des habitudes alimentaires selon les principes rappelés ci-dessous : • diurèse > 2 litres/jour : boissons en quantité suffisante, bien réparties sur l'ensemble des
• apport calcique de 800 à 1000 mg/jour
• éviction des aliments riches en oxalate (chocolat, épinards)
• modération de l'apport en protéines animales (environ 150 g de viande, poisson ou
• modération de la consommation de sel (ne pas resaler à table)
CANICULE : Information pour les professionnels de santé 11 : Patients atteints de mucoviscidose
La canicule provoque de nombreux cas de déshydratation associés à des troubles ioniques sévères (hyponatrémie et profonde hypokaliémie), contrastant avec des symptômes peu prononcés. Les enfants atteints de mucoviscidose ne ressentent pas la soif de manière adéquate ni leur état de déshydratation (Bar-Or et al. Lancet 1992; Legris et al Pediatrics 1998). Cette fiche résume les recommandations diététiques et les signes d’alerte. Le poids ainsi que la natriurèse sur une miction (normale supérieure à 50 mEq/l) sont de bons éléments objectifs d’évaluation et de surveillance. Il faut rappeler au patient ou aux parents de consulter rapidement en cas de vomissements, de nausée, de diarrhée, de perte de poids, de fatigue intense, d’apathie, de crampes, de céphalées ou de fièvre. Si ces signes apparaissent malgré les compensations hydro-sodées adaptées, il faut adresser le patient à l’hôpital en urgence en prévenant le médecin traitant. Apports hydriquesconseillés : Nourrisson : en cas d’alimentation lactée uniquement : les apports peuvent être augmentés d’environ 20% au début, notamment avec des solutions de réhydratation orale (SRO du type GES 45®, ELOTRANS®, NORMOLYTORAL® , Oralpädon®) à proposer en petites quantités durant toute la journée. Pour un grand enfant : boire environ 3 litres par m2 (de 1 à 3 litres en fonction de l’âge) : Il faut privilégier les boissons riches en sodium du type : jus de tomate, Vichy ou Badoit (cf apports sodés). II. Apports sodés à prescrire en plus de l’alimentation normale en fonction de la température ambiante et du poids de l’enfant (en grammes de sel par jour ) avec un maximum de 15 g/j sauf avis médical particulier Poids (kg) Moins de 5 kg Entre 5 et 10 kg Plus de 10 kg
Rajouter 1 g de sel /j pour 10 kg de poids
Rajouter 2 g de sel/j pour 10 kg de poids
Formes de sel à prescrire : gélules ou sachets à 1 g de NaCl, comprimés à 500 mg, ampoules de NaCl à 5,85% (10 ml représentant 10 mEq soit 585 mg) :
1 cuillère à café rase de sel de table contient 6 à 7 g
Utiliser les aliments suivants en sachant que 1 g de sel est apporté par : • 1 tranche de viande ou de poisson fumé, ½ tranche de jambon fumé
• 1 tranche de jambon ou de pâté, 2 tranches de saucisson, 1 saucisse
• 10 olives ou 1 cuillère à soupe de sauce industrielle
• 100 g de crustacés, de mollusques ou de poissons de conserve
• ¼ de baguette ou 2 sachets individuels de chips (60 g) • 30 à 50 g de biscuits apéritifs, 100 g de cacahuètes grillées salées (à partir de 4 ans)
• 340 ml de soluté de réhydratation, 150 ml de jus de tomate, 300 ml de Vichy ou 2,6 l de
Apports potassiques : Proposer aux grands enfants ces aliments riches en potassium : fruits secs (abricot, banane, raisins), cacao, légumes secs cuits, jus de fruits (tomate, d’orange) et des oléagineux à partir de l’âge de quatre ans (cacahuètes, amandes, noix, noisettes). Pour les adultes : Mêmes recommandations que pour les enfants de plus de 10 kg. CANICULE : Information pour les professionnels de santé 12 : Personnes atteintes de drépanocytose homozygote
Recommandations en cas de forte chaleur pour les enfants drépanocytaires, destinées aux médecins En cas de fortes chaleurs, certaines maladies chroniques de l’enfant sont particulièrement à risque, notamment les syndromes drépanocytaires. En effet, une température ambiante élevée peut entraîner une déshydratation qui, même modérée, peut provoquer des complications vaso-occlusives. Il est important de rappeler aux enfants, à leur familles ainsi qu’aux éducateurs les précautions utiles : • maintenir une bonne hydratation (environ 3 l/m2 de surface corporelle, soit un à trois litres
• éviter de sortir pendant les heures chaudes de la journée
• sortir avec des vêtements légers et amples en se couvrant la tête
• aérer les pièces et occulter les fenêtres
• ne jamais laisser un enfant enfermé dans une voiture ou une pièce sans ouverture même
• proposer éventuellement des bains fréquents (un à deux degrés au-dessous de la
• éviter les efforts sportifs importants Les bains en la piscine ou en mer pouvant déclencher des crises douloureuses, il est recommandé de proposer à l’enfant de se baigner quelques minutes à titre d’essai avant d’autoriser les baignades en insistant cependant sur l’importance de toujours bien sécher le jeune enfant après. Les baignades en eau froide sont formellement contre-indiquées. Si la température ambiante chute brusquement de dix degrés ou plus, l’enfant drépanocytaire risque une crise douloureuse. Il est important, dans ce cas, de rappeler aux enfants la nécessité de se couvrir correctement. Il est souhaitable de transmettre ces recommandations aux enseignants et aux éducateurs (notamment éducateurs sportifs) par l’intermédiaire du médecin scolaire. Recommandations pour les enfants et leur famille en cas de forte chaleur :
La forte chaleur peut entraîner chez votre enfant en l’absence de mesures préventives un début de déshydratation responsable de crises douloureuses. En cas d’alerte de forte chaleur, des précautions sont nécessaires : • faire boire l’enfant régulièrement des boissons fraîches, en plus du régime alimentaire
habituel, même en l’absence de demande, en l’aidant à boire,
• ne jamais le laisser seul dans une voiture ou une pièce mal ventilée, même pour une
• prévoir d’emporter pour tout déplacement en voiture des quantités d’eau suffisante,
• éviter de le sortir pendant les pics de chaleur, particulièrement s’il est bébé, • en cas de sortie, le vêtir légèrement même s’il est nourrisson en préférant des vêtements
amples, légers, de couleur claire sans oublier un chapeau,
• ne pas hésiter à découvrir l’enfant dans la maison,
• s’il s’agit d’un bébé, ne pas hésiter à le laisser en simple couche à l’intérieur,
• aérer les pièces, voiture, locaux et occulter les fenêtres exposées au soleil durant la
• lui éviter les efforts sportifs intenses,
• lui proposer éventuellement des bains fréquents tièdes (un à deux degrés au dessous de
la température corporelle), ne pas utiliser d’enveloppements glacés ou de vessie de glace pour le rafraîchir.
• Les baignades en eau froide sont déconseillées.
• Pensez à transmettre aux enseignants et éducateurs (sportifs notamment) les conseils
• Si après une période de forte chaleur, la température chute brusquement de 10 degrés
ou plus, pensez à couvrir correctement votre enfant. En effet, une chute brusque de la température peut induire une crise douloureuse en l’absence de mesures préventives (couvrir correctement l’enfant).
Recommandations destinées aux enseignants pour l’enfant en cas de forte chaleur : La pathologie dont souffre l’enfant l’expose à des complications graves en cas de forte chaleur. Des mesures préventives simples peuvent lui éviter ces problèmes : • en toute circonstance, particulièrement en cas de chaleur, incitez l’enfant à boire
abondamment et régulièrement même en classe (un à deux litres pendant le temps scolaire) et autorisez-le à aller aux toilettes librement,
• évitez de sortir l’enfant pendant les périodes chaudes de la journée,
• en cas de sortie, assurez-vous qu’il soit légèrement vêtu et porte un chapeau,
• aérez et ventilez les pièces, pensez à occulter les fenêtres. Pour le sport • évitez le sport intensif en cas de forte chaleur,
• après un effort sportif, assurez-vous que l’enfant se sèche et se couvre correctement qu’il
• en cas de chute, ne pas appliquez de glace sur la zone traumatisée,
• respectez les contre-indications sportives indiquées par le médecin traitant, notamment
Le séjour en montagne au-dessus de 1500 mètres est formellement déconseillé même l’été.
CANICULE : Information pour les professionnels de santé 13 : Mesure de la température corporelle
Quelle est la température corporelle normale ?
La température « centrale » se situe entre 37°C et 37,5°C. Il existe un gradient entre la température centrale et chaque site « périphérique » de mesure, dont les valeurs normales sont différentes selon les études. Il existe, en dehors de toute situation pathologique, de multiples facteurs endogènes et exogènes qui sont susceptibles de faire varier la température corporelle :
• le moment de la journée où elle est prise :+ 0,5°C entre 6 et 18 heures, • la saison : un peu plus élevée en hiver qu’en été.
• l’âge : l’amplitude de variation au cours de la journée est plus faible, entre 0,2 et
• le sexe : dans la population féminine, la température est supérieure de 0,2°C en
moyenne à la population masculine, mais elle varie en fonction de l’activité génitale avec une augmentation d’environ 0,5°C en seconde partie de cycle ainsi qu’en début de grossesse.
• la position pour la mesure : en décubitus et en position assise, la température est en
générale inférieure de 0,3°C à 0,4°C à celle mesurée en position debout.
• l’alimentation, le stress, l’émotion et la colère seraient capables d’augmenter la
• l’ingestion d’alcool peut provoquer des variations dans les deux sens selon le délai
séparant l’ingestion de la prise de température et selon la dose ingérée.
• l’exercice physique qui a tendance à augmenter la température.
Quelle méthode de mesure de la température corporelle utiliser ? La thermométrie rectale La thermométrie rectale a toujours été considérée comme la norme pour mesurer la température mais de nombreuses études récentes en ont révélé certaines limites. La température rectale change lentement par rapport à la variation de la température interne, et on a démontré qu’elle demeure élevée bien après que la température interne du patient a commencé à baisser, et inversement. Des perforations rectales se sont déjà produites, et sans technique de stérilisation convenable, la thermométrie rectale peut propager des contaminants souvent contenus dans les selles. La thermométrie axillaire Même s’il est très facile de mesurer la température axillaire (par rapport aux mesures par voie buccale ou rectale), il est démontré qu’elle procure la plus mauvaise évaluation de la température interne. Pour prendre ce type de température, il faut placer un thermomètre au mercure traditionnel bien en place sur l’artère axillaire, et la mesure est très influencée par les conditions environnementales. La thermométrie buccale Le foyer sublingual est aisément accessible et donne la température des artères linguales. Cependant, la température buccale est facilement influencée par l’ingestion récente d’aliments ou de boissons et par la respiration par la bouche. Pour mesurer la température buccale, il faut garder la bouche fermée et la langue abaissée pendant trois à quatre minutes, une tâche souvent difficile à réaliser La thermométrie auriculaire Le thermomètre auriculaire est d’utilisation facile et présente moins de risques mais il est moins sensible dans la détection des fièvres. CANICULE : Information pour les professionnels de santé 14 : Rôles des pharmaciens
Dans le cadre des missions des pharmaciens et leur rôle de proximité auprès des patients, le rôle des pharmaciens est : • de diffuser et d’expliquer des recommandations en fonction des risques sanitaires à
donner aux personnes à risque, fragiles et à leur entourage,
• d’analyser et de repérer des risques liées aux prescriptions médicamenteuses. Dès le début de l’été, Conseiller à vos patients que vous savez à risque, soit du fait de leur dépendance, soit du fait de leurs pathologie, soit du fait de leur traitement, de se préparer à une éventuelle canicule : • en aménageant leur domicile
• en prenant connaissance des mesures de prévention et de protection contre la chaleur • en organisant l’accompagnement et le surveillance des personnes vulnérables
• en leur proposant de demander des conseils adaptés à leur pathologie à leur médecin
A l’annonce d’une vague de chaleur ou durant celle-ci (niveaux de mise en garde et d’actions et de mobilisation maximale) : • rappeler les conseils de protection
• pour vos patients ayant un risque majeur, notamment ceux qui prennent un traitement
médicamenteux à risque, conseillez-leur d’aller consulter leur médecin traitant pour une éventuelle adaptation
• pour vos patients ayant peu d’entourage, semblant en difficulté, ayant une conduite
inadaptée, conseillez-leur de se faire connaître auprès du CMS de leur lieu de résidence.
CANICULE : Information pour les professionnels de santé 15 : Personnels de santé en établissement pour personnes âgées, conseils pratiques Avant l’été
Sur le plan des infrastructures : • vérifier qu’il est possible d’occulter les fenêtres (volets, stores, rideaux),
• vérifier qu’il est possible d’occulter les surfaces vitrées des espaces collectifs,
• repérer les pièces les plus difficiles à rafraîchir, • s’assurer qu’il existe une pièce climatisée ou restant fraîche pouvant accueillir les
• faire vérifier le fonctionnement du système de rafraîchissement d’air s’il existe
(température moyenne inférieure ou égale à 25°C dans au moins une grande pièce de l’établissement),
• rechercher le mode de fonctionnement (entrées et sorties) laissant pénétrer le moins de
• disposer de thermomètres pour l’air ambiant. Sur le plan logistique : • disposer de ventilateurs, de brumisateurs, de serviettes légères ou de lingettes à
• contrôler les modalités d’approvisionnement de votre établissement en eau et en glace,
• contrôler les possibilités de distribution de boissons fraîches,
• prévoir la possibilité d’adapter les menus apportant de l’eau, repas froids (fruits, crudités,
(possibilité de fractionner les apports) repas susceptibles d’apporter des sels minéraux (soupes, pains…pour les personnes que l’on fait boire).
En ce qui concerne les résidents : • repérer les personnes les plus à risques et les peser (le poids constitue un élément de
• élaborer les protocoles de surveillance et de prises en charge en cas de fortes chaleurs,
• demander au médecin traitant de chaque résident des consignes individualisées en
particulier concernant l’adaptation thérapeutique,
• faire vérifier par les familles ou substituts des familles que les trousseaux d’habits
comportent des vêtements adéquats pour l’été.
A l’annonce d’une vague de chaleur ou durant celle-ci (niveaux de mise en garde et d’actions et de mobilisation maximale) : Organiser l’établissement : • suivre l’évolution des messages de mise en garde,
• rappeler les principes de protection contre la chaleur,
• organiser la surveillance des personnes à risques,
• vérifier que les professionnels et les autres acteurs ont une bonne connaissance du
problème et connaissent les mesures à prendre pour se protéger des conséquences sanitaires de la chaleur,
• fermer fenêtres et volets, notamment sur les façades exposées au soleil ; les maintenir
ainsi tant que la température extérieure est supérieure à la température intérieure du local,
• ouvrir le plus possible et provoquer des courants d'air dans tout le bâtiment dès que la
température extérieure est plus basse que la température intérieure,
• supprimer toute activité physique et sortie aux heures les plus chaudes,
• surveiller la température des pièces. Surveiller chez les résidents : • la température corporelle et le poids,
• s’ils ne présentent pas les signes cliniques suivants : maux de tête, sensation de fatigue
importante, faiblesse, vertiges, malaises, désorientation, troubles du sommeil.
Organiser la prévention individuelle • amener dans la pièce rafraîchie tous les résidents pendant au moins trois heures par
• planifier les consommations d’eau à intervalles réguliers notamment en repérant les
personnes ne pouvant s’hydrater seules:
• lister les résidents en trois groupes :
capables de boire seuls: il suffit de les stimuler et d’organiser la surveillance, nécessité d’une aide partielle ou totale : organiser l’aide pour qu’ils aient à la
fois régulièrement et au total environ 1,5 litre d’eau par jour,
ayant des troubles de déglutition : utiliser de l’eau gélifiée. Signaler au médecin
si les prises ne sont pas suffisantes afin d’envisager une hydratation sous cutanée ou intraveineuse,
• faire boire, au moins 1,5 litre par jour ou hydrater, avec de l’eau éventuellement
aromatisée selon les goûts la personne, soupes, potages, laitages, thé, tisanes, (même chauds).
• éviter les boissons à forte teneur en caféine (café, thé, colas) ou très sucrées (sodas),
• ne pas faire consommer de boissons alcoolisées,
• vêtir les personnes le plus légèrement possible (vêtements amples et légers),
• pulvériser de l'eau sur le visage et les autres parties découvertes du corps, avec un
brumisateur ou avec des bombes aérosols d'eau,
• appliquer des lingettes humides, éventuellement rafraîchies au réfrigérateur sur le
• humidifier la bouche : rinçages de bouche, pulvérisation d'eau,
• faire prendre des douches et des bains frais le plus souvent possible.
• Signaler au médecin concerné les personnes présentant un risque majeur afin d’adapter
leur prise en charge et notamment leur traitement médicamenteux.
Signes qui doivent alerter :
En cas d’apparition de signes pouvant faire penser à un épuisement dû à la chaleur ou au début d’un coup de chaleur : • modification du comportement habituel,
• difficulté inhabituelle à se déplacer,
• étourdissements, vertiges, trouble de la conscience voire convulsions,
• nausées, vomissements, diarrhée, • crampes
• soif et maux de tête. Actions à réaliser : • alerter le médecin,
• prendre rapidement la température corporelle,
• soit la coucher et l’envelopper d’un drap humide,
• soit au mieux lui donner une douche fraîche sur un chariot douche sans l’essuyer, • installer un ventilateur (enveloppements frais, transfert dans une pièce climatisée, aspersion d’eau fraîche), • faire le plus possible de ventilation,
• donner de l’eau fraîche si la personne est consciente et lucide,
• ne pas donner d’aspirine ni de paracétamol.
CANICULE : Information pour les professionnels de santé 16 : Personnels de santé et aides intervenant à domicile Conseils pour les aidants à domicile des personnes vulnérables lors des fortes chaleurs
La personne âgée ne ressent le besoin de se protéger de la chaleur qu’après une élévation de plusieurs degrés de la température cutanée (3 à 5°C) alors que chez le sujet jeune, une augmentation de 0,5°C de la température cutanée entraîne des réflexes de protection contre la chaleur. Il est donc nécessaire de la stimuler pour se protéger d’une augmentation trop importante, de sa température corporelle qui pourrait entraîner un coup de chaleur aux conséquences gravissimes. Avant l’été
sur le plan architectural • vérifier la possibilité d’occulter les fenêtres pour éviter l’exposition au soleil (stores,
• vérifier la possibilité de faire des courants d’air sans danger et sans nuisance pour la
• voir si un aménagement spécifique dans une pièce plus fraîche est envisageable. sur le plan matériel • s’assurer du bon fonctionnement du réfrigérateur et du freezer ou congélateur (pour faire
• s’assurer de l’existence d’un ventilateur voire d’un climatiseur en état de marche,
• s’assurer d’une disponibilité en quantité suffisante de vêtements adaptées (amples,
• si un transfert est envisagé dans un endroit ou un étage de l’habitation plus frais, estimer
sur le plan organisationnel • s’assurer de la coordination des aides, du nombre de visites à domicile prévues, et de
l’adéquation ou non aux besoins de la personne,
• signaler avec son accord la personne au CMS de la région dès que la présence d’un tiers
n’est pas assurée de façon permanente,
• vérifier les coordonnées des personnes référents, aussi bien familiales que
professionnelles (médecin traitant, auxiliaire de vie, service de soins…) et les indiquer sur un document mis en évidence près du téléphone,
• s’assurer de la présence ou non de voisinage, de l’ouverture ou non des commerces de
proximité et s’assurer du système prévu pour les courses alimentaires.
A l’annonce d’une vague de chaleur ou durant celle-ci (niveaux de mise en garde et d’actions et de mobilisation maximale) :
• suivre l’évolution des messages de mise en garde,
• rappeler les principes de protection contre la chaleur,
• organiser la surveillance des personnes à risques,
• vérifier que les personnes âgées, leurs familles et les autres acteurs ont une bonne
connaissance du problème et connaissent les mesures à prendre pour se protéger des conséquences sanitaires de la chaleur,
• proposer aux personnes ayant un risque majeur de consulter leur médecin afin d’adapter
leur prise en charge et éventuellement leur traitement médicamenteux.
Maintenir la température de l’habitation la plus basse possible
• fermer les volets, stores, rideaux tant que la température extérieure est plus élevée que
la température intérieure. Par contre, dès que la température extérieure baise et devient inférieure à la température intérieure, ouvrir au maximum les porte et fenêtres et favoriser les courants d’air,
• si la personne habite un appartement exposé à la chaleur, sans possibilité d’une pièce
plus fraîche, organiser, si possible quotidiennement, une sortie dans un lieu climatisé. En cas d’impossibilité, lui conseiller l’achat d’un ventilateur en lui rappelant qu’il faut se mouiller régulièrement pour que ce ventilateur ait une efficacité et revenir la voir.
Lutter contre l’élévation de la température corporelle :
• dans la mesure du possible, une douche fraîche est la meilleure solution. En cas
d’impossibilité ou de refus, une toilette du corps entier permet de refroidir et d’humidifier la personne,
• un habillage léger, ample, en coton permet d’absorber l’humidité et d’éviter les
phénomènes de macération responsable de dermites (éruption rouge et très irritante),
• des pulvérisations répétées d’eau fraîche sur le visage et la nuque par des brumisateurs
• des gants de toilette mouillés peuvent être stockés dans le frigidaire et être appliqués sur
• favoriser une alimentation froide et riche en eau (fruit, crudités),
• prévoir un système d’évaluation de la consommation journalière d’eau surtout s’il existe
Organiser l’accompagnement
• susciter l’inscription des personnes âgées, handicapées de votre famille ou dont vous
vous occupez auprès du CMS le plus proche afin qu’elles puissent bénéficier de visites régulières (de bénévoles et/ou professionnels) en cas de déclenchement du plan d’alerte,
• s’assurer des relais d’entraide et solidarité. Etablir la liste des personnes, aidants
familiaux, de voisinage ou professionnels, que la personne peut contacter (liste des coordonnées mise en évidence à côté du téléphone),
• prendre régulièrement des nouvelles au minimum par téléphone,
• ne pas hésiter à de nombreuses reprises à conseiller la personne âgée sur les conduites
Repérer les signes d’alerte
Rechercher systématiquement des signes pouvant être banalisés par la personne âgée tels que : • troubles
• troubles du comportement, agitation, abattement…
CANICULE : Information pour les professionnels de santé 17 : Conseils aux personnes se rendant au domicile des personnes âgées
Préparer la visite
• annoncer quand cela est possible la venue au domicile de la personne âgée ou
• préciser à la personne visitée l’identité et le statut du visiteur ; • donner au visiteur, outre les coordonnées de la personne à visiter, celles des personnes
référents (familiales ou professionnelles),
• remettre au visiteur un thermomètre pour mesurer la température dans l’appartement. Les points à observer ou vérifier par le visiteur : • personne vivant seule n’ayant au moins deux visites par jour
• protection du soleil (rideaux, volets fermés)
• réfrigérateur en état de marche et rempli
• personne connaissant les mesures de prévention
• coordonnées téléphoniques indispensables en évidence dans
Si oui à toutes ces questions • Demander à la personne ce dont elle a besoin,
• répéter les consignes de protection de la chaleur :
¾ ne pas ouvrir les fenêtres la journée, fermer les volets, ¾ ne pas sortir aux heures les plus chaudes de la journée, ¾ s’hydrater : au moins 1,5 l/j, ¾ manger plus souvent si manque d’appétit aux repas principaux, ¾ se rafraîchir en se mouillant la peau (brumisation du corps et des vêtements avec
brumisateurs ou vaporisateurs) et en se mettant si possible devant un ventilateur, se tenir dans les pièces les plus fraîches de l’habitat,
¾ prendre des douches fréquentes, ¾ porter des vêtements légers en coton, amples,
• demander à la personne de donner de ses nouvelles par téléphone au moins une fois par
jour à son entourage familial (ou au numéro éventuellement prévu).
Si non à une seule question • signaler la situation à votre service,
• palier dans toute la mesure du possible les points déficients de votre mieux,
Rechercher des signes d’alerte de l’épuisement dû à la chaleur et ou du coup de chaleur
On recherchera systématiquement lors des passages ou des visites des signes pouvant être banalisés par la personne âgée : • modifications du comportement habituel,
• fatigue importante, sensation de malaise,
• difficultés à se déplacer dans la chambre ou à rester dans un fauteuil,
• nausées, vomissements, diarrhée, • propos confus, incohérent,
Ce document a été préparé en étroite collaboration par le CHUV et le Service de la santé publique. Il se base sur les fiches contenues dans le plan canicule français. Pour vos remarques ou propositions de modifications ainsi que pour tout complément d’information, vous pouvez vous adresser à : Sanimédia - Information en santé publique Rue Cité-Devant 11, 1014 Lausanne Tél : 0800 106 106 [email protected] www.sanimedia.ch