L E C O N C O U R S M E D I C A L FORMATION MALADIES INFECTIEUSES Borréliose européenne et maladie de Lyme La contamination a lieu surtout du début du printemps à la fin de l’automne. Le centre et le nord-est de la France sont les zones les plus concernées. L’érythème migrant est le symptôme le plus précocement visible. Sylvie de MARTINO, Benoît JAULHAC,
espèces de Borrelia, regroupées sous le terme complexe de
Agnès LIEBER-MBOMEYO, Dan LIPSKER B. burgdorferi. Les trois principales espèces sont actuelle-
Hôpitaux universitaires de Strasbourg
ment B. burgdorferi sensu stricto, qui correspond à la pre-mière espèce décrite et qui est l’espèce prédominante, sinon
La maladie ou borréliose de Lyme est une zoonose exclusive, aux États-Unis et qui existe aussi en Europe occi-
transmise à l’homme par une piqûre de tique. Elle est
dentale, B. garinii et B. afzelii, qui sont les espèces prédomi-
liée à une infection par une bactérie du genre Borre-
lia (B). En Europe, il existe plusieurs espèces de Borreliapathogènes pour l’homme, les trois principales étant B. afze-lii, B. garinii et B. burgdorferi sensu stricto, regroupées sousla désignation complexe B. burgdorferi au sens large. AuxÉtats-Unis, B. burgdorferi au sens strict est la seule espècepathogène. Le type et la fréquence des signes de la maladiene sont pas les mêmes en Europe et en Amérique du Nord,et il paraît donc préférable de parler de borréliose euro-péenne lorsque la maladie est contractée en Europe et deborréliose de Lyme ou de maladie de Lyme pour les formesnord-américaines. Cette affection peut toucher isolément ousimultanément plusieurs organes, principalement la peau,le système nerveux et les articulations. VECTEURS, BACTÉRIES ET ÉPIDÉMIOLOGIE Bactéries Érythème migrant typique : macule rouge annulaire à extension
On connaît actuellement différentes espèces de Borrelia res-
centrifuge. Notez bien l’éclaircissement central, qui n’est pas constant, et la petite tache rouge centrale, séquelle de la piqûre de
ponsables de la maladie chez l’homme. La première espèce
tique.
pathogène a été identifiée sur le continent américain etdénommée B. burgdorferi en hommage à W. Burgdorfer, qui
Si certaines manifestations cliniques, comme l’érythème
l’a mise en évidence. Elle appartient à la famille des spiro-
migrant, peuvent résulter de l’infection humaine par l’une
chètes (2). Les méthodes de typage moléculaire des borré-
ou l’autre de ces espèces, les formes neurologiques sont plus
lioses ont ensuite permis de montrer une diversité des
particulièrement associées à B. garinii, les formes arthritiques
espèces pathogènes responsables de cette affection en
à B. burgdorferi sensu stricto et l’acrodermatite chronique
Europe, aboutissant à l’individualisation de nouvelles
atrophiante à B. afzelii. Néanmoins, cette association entre
1919 10-11-2004 L E C O N C O U R S ➔ F O R M A T I O N MALADIES INFECTIEUSES Borréliose européenne et maladie de Lyme
espèce bactérienne et certaines manifestations cliniques n’est
tantes : de quasi nulle dans le Sud-Est à plus de 40 cas pour
pas absolue, chacune de ces trois espèces ayant été identifiée
100 000 habitants dans le centre et le nord-est de la France.
dans ces différentes manifestations. Cette association préfé-rentielle explique en partie la prédominance géographique
HISTOIRE NATURELLE DE LA MALADIE
de certaines formes cliniques de la maladie. Ainsi, aux États-
On distingue une phase précoce et une phase tardive (8, 9).
Unis, où seule B. burgdorferi sensu stricto sévit, les formes
La phase précoce peut être localisée ou disséminée. La phase
secondaires de la maladie sont majoritairement des arthrites.
précoce localisée correspond à l’érythème migrant (ancien-
En Europe, les formes neurologiques sont les plus fréquentes
nement phase primaire). Il survient de quelques jours à
quelques semaines après la piqûre de tique. La phase pré-
Vecteurs et réservoirs
coce disséminée (anciennement phase secondaire) corres-
Les B. burgdorferi au sens large sont des bactéries transmises
pond aux nombreuses manifestations extracutanées rhu-
à l’homme par piqûre de tique. Les tiques responsables de
matologiques, neurologiques, cardiologiques, oculaires…
la transmission de la borréliose de Lyme sont Ixodes ricinus
Les manifestations tardives (anciennement phase tertiaire)
en Europe, Ixodes scapularis (anciennement Ixodes dam-
comprennent l’acrodermatite chronique atrophiante et des
mini) sur la côte est des États-Unis, Ixodes pacificus sur la
signes extracutanés divers, surtout neurologiques et articu-
côte ouest et Ixodes persulcatus en Asie. Les grandes zones
d’endémie de cette affection sont donc des régions boisées,
Le passage d’une phase à l’autre n’est pas obligatoire. La
car ces tiques sont des espèces exophiles, c’est-à-dire vivant
maladie débute chez 70 % à 80 % des sujets par un érythème
à l’extérieur de la maison, et notamment forestières. La trans-
migrant. En l’absence de traitement, un sujet atteint d’éry-
mission des pathogènes s’effectue lors des repas sanguins
thème migrant peut guérir ou développer les autres signes
des tiques, repas nécessaires à leurs mues, qui induisent un
de la maladie. À ce stade, le traitement antibiotique bien
La tique peut transmettre Borrelia à tous les stades de sondéveloppement : larve, nymphe ou adulte. Mais c’est la
MANIFESTATIONS CLINIQUES,
nymphe qui est le plus souvent impliquée dans la transmis-
CIRCONSTANCES DU DIAGNOSTIC
sion à l’homme, car son taux d’infestation est presque aussi
ET MÉTHODES DIAGNOSTIQUES
élevé que celui de la tique adulte, et sa petite taille (quelques
Les principales circonstances diagnostiques de la borréliose
millimètres) la rend difficile à repérer sur la peau. L’homme
européenne sont résumées dans le tableau I. Seuls les signes
est un hôte accidentel dans le cycle de développement de la
cutanés, les plus fréquents et les plus spécifiques de la mala-
tique. Toutes les espèces de B. burgdorferi peuvent survivre
die, présents à tous les stades, seront détaillés. La présence
et se multiplier dans des hôtes vertébrés hébergeant destiques. En Europe, les petits mammifères (campagnols,
TABLEAU I
mulots, musaraignes…) sont la population réservoir majo-
Quand évoquer le diagnostic
ritaire, mais les oiseaux et les mammifères de taille moyenne(renards, lièvres, écureuils…) ainsi que les grands mam-
de borréliose européenne?
mifères, comme les cervidés, semblent également jouer unrôle essentiel dans la bio-écologie du vecteur (8). Manifestation clinique Diagnostic Épidémiologie
L’incidence de la borréliose européenne est très variable et
Lésion cutanée rouge qui s’étend Érythème migrant
dépend évidemment de l’environnement (région boisée, pré-
progressivement, avec ou sans
sence et taux d’infestation des tiques et des animaux réser-
éclaircissement central
voirs), mais aussi de la fréquence des contacts de la popula-
Douleur radiculaire plus ou moins Neuroborréliose
tion avec l’environnement. La maladie se voit à tout âge et
fébrile (radiculite et méningo-radiculite)
touche les deux sexes. Néanmoins, elle est plus fréquente
Paralysie d’un nerf crânien, Neuroborréliose
chez les jeunes enfants et après 50 ans. La contamination se
notamment paralysie faciale (paralysie d’un nerf crânien)
fait surtout du début du printemps à la fin de l’automne, et
ou paralysie oculomotrice
c’est à ce moment-là que l’on observe les manifestations pré-
Monoarthrite peu inflammatoire Arthrite borrélienne
coces de la maladie. En Europe, la maladie prédomine net-
récurrente, surtout du genou,
tement en Europe centrale (Autriche et Slovénie : plus de
parfois de la cheville
100 cas pour 100 000 habitants) et en Scandinavie (incidence
Bloc auriculo-ventriculaire Cardite borrélienne
dans le sud de la Suède : 69/100 000 habitants) (1). L’inci-
Lésion violine, puis atrophique, Acrodermatite chronique
dence de la borréliose en France est actuellement estimée à
d’un membre atrophiante
au moins 9,5/100 000, avec des variations régionales impor-
1920 10-11-2004 L E C O N C O U R S ➔ F O R M A T I O N MALADIES INFECTIEUSES Borréliose européenne et maladie de Lyme
de ces signes facilite considérablement le diagnostic d’une
Autres manifestations. Syndrome « post-Lyme »
Les principales manifestations cliniques de la borréliose
Manifestations cutanées
ainsi que leurs critères diagnostiques sont résumés dans le
L’érythème migrant correspond au stade précoce localisé
tableau II. En Europe, les manifestations neurologiques sont
de la maladie. Il s’agit d’un érythème d’évolution annulaire
plus fréquentes que les manifestations articulaires, l’inverse
et centrifuge, dont la bordure bien visible est rarement pal-
étant vrai en Amérique du Nord (4, 9). Les manifestations
pable (figure). Si l’extension de la lésion est constante, le
neurologiques sont surtout des méningo-radiculites, des
caractère annulaire ne l’est pas, car il peut s’agir d’une lésion
paralysies faciales. Les manifestations rhumatologiques sont
rouge extensive, sans éclaircissement central. Il débute en
des monoarthrites ou des oligoarthrites des grandes articu-
général plusieurs jours après une piqûre de tique, à l’endroit
lations (genou le plus souvent) qui évoluent par poussées
de celle-ci, mais on estime que la moitié des piqûres de tique
récurrentes brèves. L’apparition brutale d’un bloc auriculo-
passent inaperçues. En Europe, il ne s’accompagne habi-
ventriculaire de haut degré chez un sujet sans cardiopathie
tuellement pas d’autres signes cliniques, en dehors d’une
préalable doit également faire évoquer le diagnostic en zone
asthénie chez 25 % des malades environ.
d’endémie. Les manifestations oculaires des borrélioses sont
Toutes les espèces de B. burgdorferi peuvent être respon-
multiples : paralysie oculomotrice, conjonctivite, kératite,
sables d’un érythème migrant. Le diagnostic de l’érythème
migrant est clinique, et le sérodiagnostic est négatif chez plus
Enfin, s’il existe probablement des formes chroniques res-
de la moitié des malades à ce stade. Le diagnostic différen-
ponsables de nombreux signes subjectifs comme la fatigue,
tiel dépend de l’aspect clinique de l’érythème migrant, mais
des céphalées, des douleurs musculaires et articulaires, une
le plus souvent on discutera une dermatophytose, un éry-
difficulté à se concentrer, persistant même après des anti-
thème annulaire centrifuge de Darier, un granulome annu-
biothérapies prolongées et répétées, cette entité (syndrome
laire, une réaction persistante après piqûre d’insecte, un éry-
« post-Lyme » des Anglo-Saxons) est rare en Europe, et ce
thème pigmenté fixe, une morphée inflammatoire à sa phase
diagnostic ne doit être porté qu’exceptionnellement. Néan-
initiale, une dermite de contact, plus rarement un érysipèle
moins, comme la borréliose est une maladie fortement
ou une tularémie (lorsque le centre est ulcéré ou nécrotique).
médiatisée, surtout en zone d’endémie, et du fait de l’Inter-
Inversement, un érythème survenant dans les suites immé-
net, beaucoup de sujets consultent pour ce type de signes
diates d’une piqûre de tique ne doit pas être considéré à tort
subjectifs non spécifiques avec la conviction d’avoir une bor-
comme un érythème migrant. En cas de doute, une biopsie
cutanée peut être indiquée. Le lymphocytome borrélien (anciennement lymphocytome
DIAGNOSTIC
cutané bénin) est une manifestation de la phase précoce dis-
Le diagnostic de borréliose repose sur les critères euro-
séminée de la maladie. Il s’agit d’un nodule ou d’une plaque
péens de la maladie, illustrés dans le tableau II (7). La
violacée ou brun jaune survenant quelques semaines ou
notion d’exposition (promenades en régions boisées) et
mois après la contamination. Les lymphocytomes borréliens
de piqûre de tique doit toujours être précisée. Le sérodia-
siègent principalement sur le lobule de l’oreille, le mame-
gnostic est important pour le diagnostic des manifesta-
lon, le scrotum et la face. Le diagnostic repose sur la clinique,
tions disséminées, neurologiques et articulaires notam-
le sérodiagnostic (positif dans 70 à 90 % des cas), ainsi que,
ment. Cependant, il faut toujours tenir compte des
parfois, sur le diagnostic direct par la culture ou l’amplifica-
éléments suivants lorsqu’on interprète un sérodiagnostic
tion génique in vitro de B. burgdorferi sensu lato à partir
— la fiabilité des « kits » diagnostiques n’est pas homogène, et
L’acrodermatite chronique atrophiante est la manifestation
certains kits commerciaux actuellement disponibles sur le
cutanée de la phase tardive de la maladie. Elle survient plu-
marché français sont peu performants ; en cas de forte sus-
sieurs années après la contamination. Elle évolue en deux
picion de borréliose et de séronégativité, une discussion avec
phases. La phase initiale, infiltrative, est caractérisée clini-
quement par un érythème violacé, œdémateux, mou, alors
— plus de 50 % des sujets avec un érythème migrant sont
que la température de la peau est normale. Il siège surtout en
séronégatifs : il ne faut donc pas faire de sérodiagnostic à ce
regard des surfaces d’extension des membres (dos des mains,
stade. L’érythème migrant est un diagnostic clinique ;
coudes, chevilles ou genoux). L’érythème évolue ensuite
— en zone d’endémie, 5 % des sujets sont séropositifs sans
inexorablement vers une atrophie cutanée. L’épiderme
avoir aucun signe de la maladie. La séropositivité n’est pas,
s’amincit, devient fripé, en prenant un aspect en « papier à
de loin, synonyme de maladie. La sérologie doit toujours être
cigarette », et laisse apercevoir par transparence le réseau
interprétée en fonction du contexte clinique. Seules les mani-
vasculaire. Le diagnostic suspecté cliniquement est confirmé
festations cliniques du tableau II sont suggestives du dia-
par le sérodiagnostic, toujours très positif à ce stade. 1921 10-11-2004 L E C O N C O U R S ➔ F O R M A T I O N MALADIES INFECTIEUSES Borréliose européenne et maladie de Lyme TABLEAU II Critères diagnostiques de la borréliose européenne (7) Définition clinique Examens biologiques Examens biologiques nécessaires facultatifs Érythème migrant Patch érythémateux ou bleu-rouge, centrifuge Aucun Culture de Borrelia burgdorferi sensu lato et annulaire. Bordure de la lésion souvent plus à partir d’une biopsie cutanée. apparente, plus érythémateuse, sans être très Changement significatif du taux papuleuse. d’anticorps ou présence d’IgM spécifique. Lymphocytome borrélien Rare. Plaque ou nodule indolore, bleu-rouge, Changement significatif Biopsie cutanée pour examen siégeant le plus souvent sur le lobule de du taux d’anticorps. histopathologique. Culture de Borrelia l’oreille, l’hélix, le mamelon ou le scrotum ; burgdorferi sensu lato à partir d’une plus fréquent (en particulier sur les oreilles) biopsie cutanée. chez l’enfant. Acrodermatite chronique Lésion chronique, rouge ou violacée, siégeant Taux élevé d’anticorps Biopsie cutanée pour examen atrophiante habituellement sur la face d’extension des spécifiques sériques. histopathologique. Culture de Borrelia extrémités. Possibilité de formes initialement burgdorferi sensu lato à partir d’une œdémateuses. Evolution vers l’atrophie biopsie cutanée. cutanée. Possibilité d’induration de la peau en regard des proéminences osseuses. Neuroborréliose précoce Méningo-radiculite hyperalgique avec ou sans Lymphocytose du LCR Bande oligoclonale spécifique dans le atteinte d’un nerf cranien. Production intrathécale LCR. Changement significatif du taux Chez l’enfant, principalement méningite, d’anticorps spécifiques1. d’anticorps. paralysie faciale isolée unilatérale (parfois Culture de Borrelia burgdorferi sensu bilatérale) ou atteinte d’un autre nerf crânien. lato à partir du LCR. Neuroborréliose Très rare. Encéphalite chronique, Lymphocytose du LCR Bande oligoclonale spécifique dans le LCR. chronique encéphalomyélite, méningo-encéphalite, Production intrathécale Synthèse intrathécale d’anticorps anti- radiculomyélite. d’anticorps spécifiques. Borrelia burgdorferi sensu lato : positive IgG sérique spécifique. Arthrite borrélienne Arthrite récurrente brève avec épisode de Taux élevé d’anticorps Culture de Borrelia à partir du liquide fluxion touchant une ou quelques grandes (IgG) sériques spécifiques. articulaire ou du tissu synovial. articulations, évoluant parfois vers une arthrite chronique. Cardite borrélienne Bloc auriculo-ventriculaire (II, III) Changement significatif du Culture de Borrelia à partir de biopsie d’installation brutale, troubles du rythme, taux d’anticorps (IgG). endocardique (nous n’en avons pas eu parfois myo- ou pancardite. souvent…). PRÉVENTION ET TRAITEMENT
et devient maximal lorsque ce délai dépasse quarante-huit
Prévention
heures. De fait, l’inspection systématique de tout le tégument
Le port de vêtements longs couvrants et éventuellement l’uti-
après chaque exposition potentielle aux tiques (randonnée,
lisation de répulsifs contre les insectes lors de promenades
promenade…) en zone d’endémie et l’extraction rapide de
dans les zones boisées en région d’endémie sont des mesures
la tique permettent de réduire de façon importante le risque
simples à mettre en application. Le retrait rapide des tiques
après piqûre est essentiel. En effet, le risque de transmission
Pour retirer la tique, des dispositifs à type de petits pieds-de-
des borrélioses augmente avec la durée de contact de la tique
biche sont commercialisés. À défaut, il suffit d’attraper la
avec son hôte. Ce risque existe dès la vingt-quatrième heure
tique, sans tirer, avec une pince fine, d’aligner l’axe de la
1922 10-11-2004 L E C O N C O U R S ➔ F O R M A T I O N MALADIES INFECTIEUSES Borréliose européenne et maladie de Lyme TABLEAU III Traitement de la borréliose européenne et de la borréliose de Lyme (d’après 9)
● Infection précoce (localisée ou disséminée) Doxycycline, 2 ؋ 100 mg/j 14 à 21 jours Amoxicilline, 3 ؋ 500 mg/j 14 à 21 jours Alternatives Céfuroxime axetil, 2 ؋ 500 mg/j 14 à 21 jours Érythromycine, 4 ؋ 250 mg/j 14 à 21 jours Amoxicilline, 50 mg/kg/j en 3 prises, 14 à 21 jours Alternatives Cefuroxime axetil, 30 mg/kg/j en 2 prises, 14 à 21 jours Érythromycine, 30 mg/kg/j en 3 prises, 14 à 21 jours
● Si signes neurologiques (neuroborréliose précoce ou tardive) Ceftriaxone, 2 g IV, 1 ؋ j, 14 à 28 jours Céfotaxime, 3 ؋ 2 g IV, 14 à 28 jours Pénicilline G, 20 ؋ 106 U en 6 perfusions, 14 à 28 jours Alternatives Doxycycline,
؋ 100 mg/j 30 jours1 Paralysie faciale isolée Traitement per os suffisant Ceftriaxone, 75 à 100 mg/kg/j IV (max. 2 g), 14 à 28 jours Céfotaxime, 150 mg/kg/j en 3 ou 4 perfusions IV (max. 6 g), 14 à 28 jours Pénicilline G, 200 000 à 400 000 U/kg/j en 6 perfusions, 14 à 28 jours
● Arthrite Traitements per os 30 à 60 jours ou IV 14 à 28 jours
● Cardite Bloc auriculo-ventriculaire premier degré Traitement per os, 14 à 21 jours Bloc auriculo-ventriculaire de haut degré Monitorage cardiaque et traitement IV
● Acrodermatite chronique atrophiante Traitement per os 30 jours, ou IV, 14 à 28 jours Femme enceinte Thérapie habituelle selon la manifestation clinique ; éviter les tétracyclines
1. Parfois inefficace en cas de neuroborréliose tardive
pince et celui de la tique, à 45° par rapport au plan cutané, et
cycline administrée dans les soixante-douze heures après
d’effectuer un mouvement doux de rotation « anti-
une piqûre de tique permettait de réduire considérable-
horaire ». En revanche, il faut éviter de l’étouffer en la cou-
ment le risque d’érythème migrant (6), ce résultat n’est
vrant de substance toxique ou occlusive (vaseline,
pas extrapolable à la France et à l’Europe. Par ailleurs,
éther…), car cela favorise la régurgitation de la tique, et
cette étude ne permet pas de savoir si l’antibio-prophy-
laxie réduit le risque de complications tardives.
En Europe, il n’existe aucun vaccin permettant une immu-
En cas de piqûre de tique, une surveillance est nécessaire
nisation contre les borrélioses de Lyme. Un vaccin qui pro-
et suffisante. Il faut éduquer le sujet afin qu’il puisse reve-
tégeait contre l’infection à Borrelia burgdorferi sensu stricto,
nir consulter devant l’apparition éventuelle de signes
mais pas contre les autres espèces, était disponible en Amé-
cutanés évoquant un érythème migrant. Ce dernier sur-
rique du Nord, mais il a été retiré du marché.
vient le plus souvent à l’endroit de la piqûre, il est indo-
En France, l’antibio-prophylaxie n’est pas indiquée après
lore, centrifuge par rapport au point de piqûre, et son dia-
une piqûre de tique (5). Bien qu’une étude nord-améri-
mètre peut mesurer jusqu’à plusieurs dizaines de
caine ait montré qu’une dose unique de 200 mg de doxy-
centimètres. La pratique d’un sérodiagnostic après piqûre
1923 10-11-2004 L E C O N C O U R S ➔ F O R M A T I O N MALADIES INFECTIEUSES Borréliose européenne et maladie de Lyme
de tique est, nous l’avons vu, inutile et coûteuse. La seule
Faut-il traiter les sujets séropositifs et asymptomatiques ?
exception est la femme enceinte du fait du potentiel pas-
En cas de séropositivité vis-à-vis de B. burgdorferi sensu
sage transplacentaire de toutes les espèces de B. burg-
lato, en dehors de tout contexte clinique évocateur, il n’existe
dorferi. Dans ce cas, un traitement par amoxicilline pen-
pas de conduite à tenir consensuelle. Il convient alors de faire
dant dix jours pourra être proposé.
un examen clinique minutieux et de procéder à un interro-gatoire complet (antécédent d’érythème migrant, de trouble
TRAITEMENT
de la conduction cardiaque ou de problème oculaire inex-
La borréliose de Lyme est une maladie infectieuse qui
pliqué…). Si l’examen clinique découvre un signe en faveur
doit être traitée soit en urgence en raison de la gravité
d’une infection non traitée, présente ou passée, à
immédiate du tableau (bloc auriculo-ventriculaire,
B. burgdorferi sensu lato, un traitement est indiqué. Le type
méningo-radiculite…), soit pour éviter l’évolution vers
de traitement et le bilan à effectuer (notamment ponction
d’autres complications. Le traitement des différentes
lombaire) dépendront des données de l’examen clinique.
formes d’expression de la borréliose de Lyme est résumé
Si le sujet est totalement asymptomatique et n’a aucun anté-
dans le tableau III (9, 10). L’érythème migrant peut être
cédent évocateur de borréliose de Lyme, aucun traitement
traité par la doxycycline ou l’amoxicilline, qui restent les
n’est indiqué. En effet, le risque d’un sujet asymptomatique
antibiotiques de référence. Les schémas simples sui-
séropositif de développer la maladie est très faible et a été
vants : doxycycline 2 ϫ 100 mg/j ou amoxicilline 3 ϫ
estimé à moins de 5 % (3). La présence d’anticorps anti-
500 mg/j, pendant quatorze à vingt et un jours, sont effi-
B. burgdorferi n’est pas forcément le signe d’une infection
caces. L’amoxicilline est le premier choix chez l’enfant
active, il s’agit souvent d’une cicatrice sérologique. Un simple
de moins de 10 ans, à cause des problèmes dentaires pro-
suivi clinique prolongé est alors conseillé. ■ 4 0 9 6 5 1
voqués par les tétracyclines. Un traitement « court » del’érythème migrant par azithromycine (1 g le premier
jour, puis 500 mg pendant quatre jours) est possible, mais
S. de Martino, ass. hosp.-univ., Institut de bactériologie, Strasbourg,GEBLY (groupe d’étude de la borréliose de Lyme), B. Jaulhac, MCU,
ce traitement confère une moins bonne protection contre
Institut de bactériologie, Strasbourg, GEBLY, A. Lieber-Mbomeyo, chef
les manifestations tardives de la borréliose de Lyme. Le
clin. univ.-ass. hôp., Pr univ-prat-hosp. (PU-PH), clinique
céfuroxime axetil et la phénoxyméthylpénicilline sont des
dermatologique, Hôpitaux universitaires de Strasbourg, 1, place del’hôpital, 67091 Strasbourg cedex, D. Lipsker, clinique
alternatives thérapeutiques. La ceftriaxone, intraveineuse
dermatologique, Hôpitaux universitaires de Strasbourg, GEBLY
ou intramusculaire, qui est le traitement de référence desformes graves de la maladie, notamment des formes neu-
rologiques, n’est pas plus efficace dans les formes pré-
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N Engl J Med 1995 ; 333 : 1319-1324.
plus elle coûte plus cher que le traitement par doxycy-
2. Burgdorfer W, Barbour AG, Hayes SF, Benach JL, Grunwaldt E,Davis JP. Lyme disease : a tick-borne spirochetosis ? Science 1982 ;216 : 1317-1319. 3. Fahrer H, Sauvain MJ, Zhioua E, Van Hoecke C, Gern LE. Longterm survey (7 years) in a population at risk for Lyme borreliosis : what
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■ L’érythème migrant, une macule rouge France. Eur J Clin Microbiol Infect Dis 2001 ; 20 : 225-230.d’extension centrifuge, est le signe le plus 5. Lipsker D, Jaulhac B. Faut-il traiter les piqûres de tiques ? Nouv
constant et le plus spécifique de la
Dermatol 2001 ; 20 : 557-558. 6. Nadelman RB, Nowakowski J, Fish D, Falco RC, Freeman K,maladie ; son diagnostic est McKenna D et coll. Prophylaxis with single-dose doxycycline for theexclusivement clinique. prevention of Lyme disease after an Ixodes scapularis tick bite. N Engl J Med 2001 ; 345 : 79-84.
■ D’autres manifestations comme une 7. Stanek G, O’Connell S, Cimmino M, Aberer E, Kristoferitsch W,Granstrom M, Guy E, Gray J. European Union Concerted Action onparalysie faciale, une méningo-radiculite, Risk Assessment in Lyme borreliosis : clinical case definitions for Lymeune monoarthrite récurrente du genou, borreliosis. Wien Klin Wochenschr 1996 ; 108 : 741-747.voire un bloc auriculo-ventriculaire, 8. Stanek G, Strle F. Lyme borreliosis. Lancet 2003 ; 362 : 1639-1647.peuvent inaugurer la maladie. Leur 9. Steere AC. Lyme disease. N Engl J Med 2001 ; 345 : 115-125.diagnostic nécessite une confirmation 10. Wormser GP, Nadelman RB, Dattwyler RJ, Dennis DT, Shapiro EDet coll. Practice guidelines for the treatment of Lyme disease. Themicrobiologique. Infectious Diseases Society of America. Clin Infect Dis 2000 ; 31 (suppl.L’essentiel 1924 10-11-2004
Barrett’s Esophagus By Ijeoma A. Azodo1 and Yvonne Romero, M.D.2,3 1University of Chicago, Pritzker School of Medicine; 2,3Division of Gastroenterology and Hepatology, 2,3 Department of Epidemiology, Mayo Clinic, Rochester, MN What is Barrett’s Esophagus? In order to understand Barrett’s esophagus it is useful to understand the normal appearance of the esophagus. In the normal
Guide to the Vancouver system of referencing Introduction In a written paper of any kind, it is of course necessary to acknowledge any sources which are referred to in the paper, or from which inspiration or conclusions are drawn. There are two prominent systems for drawing up these references in a consistent format, known as the Harvard and Vancouver systems. In order to be consistent