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Poux – Pédiculose
CONSEIL SUPÉRIEUR D'HYGIÈNE PUBLIQUE DE FRANCE
SECTION DES MALADIES TRANSMISSIBLES
Séance du 17 janvier 2003
Conduite à tenir devant un sujet atteint de pédiculose du cuir chevelu Le groupe d'experts était composé de :Dr. I.Bidault (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé )Dr. C.Bodemer (hôpital Necker, Paris)S.Casanova (direction générale de la santé- SD3 B)Pr. O.Chosidow (hôpital Pitié Salepétrière, Paris) : présidentDr. A.Colignon (Laboratoire d'Hygiène de la Ville de Paris)Pr. M.Danis (hôpital Pitié Salepétrière, Paris)Dr.P. Deutsch (direction générale de la santé- SD5C) : coordinationDr. A.Izri (Hôpital Avicenne, Bobigny)Dr. A.Mathieu-Boué (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé )M.Penicaud (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé)Pr. J.Revuz (Hôpital Henri Mondor, Créteil)Pr. D.Richard-Lenoble (Hôpital Bretonneau, Tours)Dr. M.C.Romano (Ministère de l'éducation nationale) 1. Introduction
La pédiculose du cuir chevelu est une parasitose contagieuse mais bénigne, due à un insecte, le pou
de tête : Pediculus humanus var capitis de Geer, 1778. C'est une maladie endémique dans les
collectivités d'enfants, pouvant parfois évoluer sur un mode épidémique. La classe d'âge la plus
touchée est celle des enfants de 6 à 8 ans.
Ce pou est un parasite exclusif de l'homme. Contrairement au pou de corps, le pou de tête ne transmet pas d'agents pathogènes. Le sujet parasité et sa famille peuvent développer un sentiment de honte et parfois d'angoisse. 2. Importance de la maladie
La pédiculose à P. capitis est considérée par certains auteurs comme la maladie contagieuse la plus
fréquente dans les écoles, après les infections respiratoires. Dans une enquête de prévalence
américaine, el e viendrait en quatrième position parmi tous les problèmes de santé des écoliers. En
France, entre 1996 et 1998 des enquêtes de prévalence ont montré des taux de 6% à Bobigny et de
8% à Tours, prévalences moyennes dont les chiffres sont très variables à la fois d'école à école et de
classe à classe.
Toute l'importance de cette maladie est liée à la fois à la transmission facile par contact, aux échecs
thérapeutiques répétés, aux re-contaminations après traitement, à la fréquence des surinfections
(impétigo), au budget parfois considérable mis en œuvre par les famil es pour lutter contre le parasite,
au non-remboursement des pédiculicides et finalement à la persistance de l'endémie. La prise en
charge d'un traitement validé pourrait être envisagée pour permettre à toutes les famil es de lutter
contre cette nuisance.
3. Biologie du pou
Les poux de tête mesurent 2 à 3 mm de long. Ils se déplacent rapidement entre les cheveux auxquels
ils s'accrochent grâce à une puissante pince qui termine chacune de leurs six pattes. Dépourvus
d'ailes, ils ne volent pas et ne sautent pas. Ils respirent par des orifices qui peuvent se fermer et
devenir imperméable à l'eau, évitant ainsi la noyade. Ils sont asphyxiés par les huiles et les produits
gras.
Les poux se nourrissent exclusivement de sang et peuvent vivre sur le cuir chevelu jusqu'à deux mois. La femel e pond 4 à 10 œufs par jour pendant 3 à 4 semaines, soit un total de 100 à 200 œufs appelés lentes.
A la ponte, les lentes sont solidement col ées aux cheveux près du cuir chevelu où l'incubation est facilitée par la chaleur et l'humidité. Vivantes, les lentes sont brunes, brillantes, ovales et mesurent environ 1 mm. La lente donne une larve qui devient adulte 3 semaines plus tard.
Après l'éclosion, la coque vide de l'œuf reste fixée plusieurs mois sur le cheveu ; el e prend une couleur blanchâtre et s'éloigne progressivement de la racine au fur et à mesure que pousse le cheveu. Les lentes vides ressemblent à des pellicules mais avec la particularité de résister au lavage et au brossage des cheveux. 4. Mode de transmission et facteurs favorisants
La transmission se fait directement par contact d'un sujet parasité à un autre sujet. Un contact, même
bref, suffit aux poux pour passer d'une personne à une autre. Un seul sujet fortement parasité peut
jouer le rôle de réservoir de parasites. Le facteur de risque de transmission est la cohabitation d'un
grand nombre de personnes dans un espace restreint. Il n'y a pas de lien direct avec l'origine socio-
économique des famil es.
La transmission indirecte est théoriquement possible en cas d'utilisation successive, à bref interval e de
temps, de peignes et brosses, voire de bonnets, écharpes, manteaux, etc. En effet, P. capitis ne peut
pas survivre plus de 4 à 36 heures en dehors du cuir chevelu. La transmission par l'eau n'a pas été
démontrée (piscines.).
5. Diagnostic clinique
La pédiculose se manifeste par un prurit, des excoriations, une surinfection (impétigo). La topographie
de ces symptômes, tempes, autour des oreil es et nuque, est évocatrice du diagnostic, particulièrement
en cas de poux dans l'entourage. Cependant, le prurit est absent dans 40 à 50 % des cas. Le
diagnostic est affirmé par la mise en évidence de poux et ou de lentes vivantes. L'utilisation d'un peigne
fin (" peigne à poux ") aide au dépistage des poux alors que le simple examen visuel suffit à la mise en
évidence des lentes. Un contexte épidémique impose un examen attentif du cuir chevelu répété de
façon régulière.
6. Conduite à tenir
Il n'y a pas de guérison spontanée de la maladie. Seule une pédiculose active (présence de poux et/ou
de lentes vivantes) justifie un traitement.
6.1 Qui traiter ?
6.1.1 Le sujet parasité
Il est recommandé :
• de traiter le sujet parasité • de consulter un médecin et de ne pas entreprendre un traitement présomptif, dans les cas douteux (des traitements présomptifs n'ont pas de valeur pour affirmer ou infirmer le diagnostic). La multiplication de ces traitements concourt à l'apparition de résistance, a un coût non négligeable et est irritante pour le cuir chevelu. 6.1.2 Dans le foyer du sujet parasité
Il est recommandé :
• de chercher la présence de poux et de lentes chez toutes les personnes vivant dans le foyer du sujet parasité et de traiter ceux qui sont parasités. • que la famil e prévienne le responsable du groupe (école, crèche, centre aéré, etc…) auquel 6.1.3 Dans la collectivité
Il est recommandé :
• qu'au sein de chaque collectivité d'enfants, au moins une personne ait une formation spécifique • que tous les enfants du groupe auquel appartient l'enfant parasité (section, classe…), soient examinés par la personne formée, en col aboration avec la mission de promotion de la santé en faveur des élèves, le service municipal d'hygiène. • que les parents soient prévenus par écrit par le chef d'établissement ou par la personne ayant en charge le groupe d'enfants, afin que les autres membres de la famille, y compris les parents, soient examinés et que seuls ceux qui sont parasités soient traités. 6.2 Comment traiter ?
6.2.1 Choix du produit (cf. )
Un produit efficace est à la fois pédiculicide et lenticide. Les produits dont l'efficacité a été évaluée
(autorisation L. 5136-1 du code de la santé publique) ne sont vendus qu'en pharmacie. Les répulsifs
n'ont pas de place dans la stratégie thérapeutique. Les différents types de produits figurent dans le
tableau présenté en annexe.
Trois classes pharmacologiques sont reconnues efficaces :
• cel e du malathion • cel e des dérivés des pyrèthres ou pyréthrinoïdes de synthèse • cel e du lindane (la commission d'Autorisation de mise sur le marché a proposé d'inscrire le lindane dans la liste 1 des " substances vénéneuses " : nécessité d'ordonnance le plus souvent sans possibilité de renouvel ement). Des associations sont possibles : le butoxyde de pipéronyle est synergique et augmente l'activité des dérivés des pyrèthres ou pyréthrinoïdes de synthèse. Le lindane est actuel ement utilisé en cas de résistance aux deux autres produits.
Il est recommandé d'utiliser les produits présentés sous forme de solution, lotion ou crème. Les sprays sont contre-indiqués en cas d'asthme et de bronchite asthmatiforme. Les shampoings et les poudres sont moins efficaces.
6.2.2 Modalités pratiques du traitement
• Les produits devront être appliqués en quantité suffisante pour imprégner complètement les cheveux jusqu'au cuir chevelu. Il est fondamental de respecter les temps (ni plus court, ni plus long) recommandés dans les mentions légales. Ensuite, le produit doit être éliminé en effectuant un shampooing non insecticide. Un examen de contrôle du cuir chevelu est nécessaire à 2 jours et 12 jours et si besoin ultérieurement. Les méthodes mécaniques utilisées pour éliminer les lentes (peignes antipoux mécaniques et électriques) sont insuffisamment efficaces. • Dans les deux lieux habituels de transmission que sont la col ectivité d'enfants et la famil e, la contamination est avant tout inter-humaine et directe. Il n'est pas utile de faire un traitement des vêtements et de la literie sauf dans le cas particulier d'une infestation massive de poux chez un membre de la famil e ou de la col ectivité. Dans ce cas, les oreillers, bonnets, doudou, peluches…, lavables, doivent être lavés dans une machine avec le programme cycle long. Les objets non lavables en machine (peigne, brosse…) ne doivent pas être utilisés pendant trois jours. La désinfection des locaux est inutile et parfois dangereuse. 6.3 Qui re-traiter ?
Tous les sujets qui présentent des poux aux examens de contrôle à 2 jours et 12 jours. La persistance de lentes ne traduit pas forcément un échec du traitement.
Causes d'échec du traitement des pédiculoses : • facteurs humains : incompréhension du traitement • ignorance ou négligence • coût des produits non remboursés par la sécurité sociale • ré-infestation : mesures associées non réalisées • durée et /ou fréquence insuffisante des applications • application d'une quantité insuffisante de produit • utilisation d'une forme galénique inappropriée • utilisation d'un produit imparfaitement lenticide • acquisition de résistance des poux aux insecticides utilisés 6.4 Comment re-traiter ?
En cas de présence de poux vivants à 2 jours, il s'agit probablement d'une résistance, il est recommandé de changer de classe pharmacologique.
En cas de présence de poux à 12 jours, le deuxième traitement peut être effectué avec le produit utilisé initialement.
En cas d'échec répété il est recommandé de consulter un médecin. Cependant, même si la pédiculose est une maladie qui atteint souvent une col ectivité, un traitement col ectif ne peut pas être imposé en France. Une incitation forte pour faire adhérer les parents, les associations de parents d'élèves, les personnels de collectivités doit être développée. L'absence de traitement d'une infestation qui touche non pas un individu, mais toute une communauté, entraîne des re-contaminations fréquentes et la pérennisation des poux dans la collectivité. 7. Information
Des campagnes de sensibilisation à la pédiculose du cuir chevelu aideraient à une meil eure prise en
charge du problème. Une structure de surveil ance épidémiologique de la pédiculose du cuir chevelu et
de la résistance des poux aux traitements est souhaitable.
8. Bibliographie
1. Bouvet E et col . Lutte contre la pédiculose dans les écoles de Paris. BEH 1995 ; 14 ; 61-3 2. Burgess IF, Brown CM, Peock S, Kaufman J. Head lice resistant to pyrethroid insecticides. Br 3. Cclin. Paris nord lutte contre les ectoparasites et agents nuisibles en milieu hospitalier, guide de 4. CDC. Treating head lice with malathion http://www.cdc.gov/ncid/parasites/lice 5. Chosidow O, Chastang C, Brue C et al. Control ed study of malathion and d-phenotrin lotions for Pediculus humanus var capiti-infesteds schoolchildren. Lancet 1994 ; 344 : 1724-7 6. Comité des maladies infectieuses et d'immunisation, Société canadienne de pédiatrie Les infestations par les poux de tête : une démangeaison persistante, Paediatrics and child health 1996 ; 1(3) : 244-8 ré-approuvé 02/2000 site Internet : http.//www.cps.ca 7. Chosidow O. Scabies and pediculosis. Lancet 2000 ; 355 : 819-26 8. Conseil supérieur d'hygiène publique de France. Recommandations pour le traitement de la pédiculose du cuir chevelu. BEH 1993 ; 44 : 202-3 9. Hipolito RB, Mallorca FG, Zuniga-Macarag ZO and al. Head lice infestation : single drug versus combination therapy one percent permethrin and trimethoprim/sulfamethoxazole. Pediatrics 2001 ; 107 : E30 10.Izri A. Les poux : diagnostic, nuisance et rôle vectoriel Revue française des laboratoires, 11.Meinking TL. Infestations. Curr Probl Dermatol 1995 ; 11 : 80-118 12.Roberts RJ. Head lice. N Engl J Med 2002 ; 346: 1645-50 13.Roberts RJ, Casey D, Morgan DA, Petrovic M. Comparison of wet combing with malathion for treatment of head lice in the UK : a pragmatic randomised controlled trial. Lancet 2000 ; 356: 540-4 14.Anonyme. Poux de tête et pédiculose du cuir chevelu. Rev Prescrire 2001 ; 222 :761-70 ANNEXE : Liste des principales spécialités anti-poux recommandées, commercialisées, ayant
une autorisation

Principes actifs
autorisation commercialisation
POUX, solution pour +PIPERONYLE (BUTOXYDE DE)application locale en flacon pressurisé pulvérisation cutanée (EXTRAIT DE) (A 25 POUR pulvérisation cutanée en flacon pressurisé POUR CENT, solution pour application cutanée SourceDirection générale de la santéMise en ligne octobre 2004

Source: http://www.poux.fr/fr/pdf/rapport170103.pdf

Inhaled bronchodilator administration during mechanical ventilation: how to optimize it, and for which clinical benefit?

JOURNAL OF AEROSOL MEDICINE AND PULMONARY DRUG DELIVERY Volume 21, Number 1, 2008 © Mary Ann Liebert, Inc. Pp. 85–95 DOI: 10.1089/jamp.2007.0630 Inhaled Bronchodilator Administration DuringMechanical Ventilation: How to Optimize It, and CLAUDE GUERIN, M.D., Ph.D.,1,2 THOMAS FASSIER, M.D.,2 FRÉDÉRIQUE BAYLE, M.D.,2STÉPHANE LEMASSON, M.D.,2 and JEAN-CHRISTOPHE RICHARD, M.D., Ph.D.1,2 AB

High court judgment template

Neutral Citation Number: [2010] EWHC 20 (Admin) Case No: CO/10754/2008 IN THE HIGH COURT OF JUSTICE QUEEN'S BENCH DIVISION ADMINISTRATIVE COURT DAVID ELVIN QC - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Between : (on the application of FREDERICK DOBGIMA NUKAJAM) Claimants THE SECRETARY OF STATE FOR THE HOME DEPARTMENT Defendant - - - - - - - - - -

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